INTRODUCTION GENERALE
CONTEXTE GENERAL DU PHENOMENE URBAIN CAMEROUNAIS
Le Cameroun connait depuis plusieurs années une crise urbaine, consécutive à la forte et longue crise des années 80 et 90. Cette récession des deux décennies, couplées à une démographie galopante, a contribué à un développement des villes sans encadrement.
Durant les quinze dernières années, la croissance démographique urbaine a été absorbée par l’étalement de la construction en périphérie des villes, par la densification des quartiers populaires à proximité des centres villes et par l’envahissement des bas-fonds marécageux par de l’habitat spontané.
L’on a alors constaté une accentuation des problèmes dont notamment le manque de maîtrise des occupations spatiales qui a pour conséquences le développement anarchique des espaces, le développement spontané de certains quartiers, une dégradation considérable du paysage urbain, un déficit de plus en plus marqué des infrastructures et des services urbains, les problèmes de logement, les problèmes fonciers. Cette croissance a été plus subie que planifiée car elle ne s’est pas accompagnée des infrastructures viaires et des équipements sociaux de base adéquats.
Face à cette situation préoccupante, le Gouvernement de la République du Cameroun a décidé de donner plus de pouvoir aux Collectivités Locales, afin que celles-ci plus proches des réalités de la vie quotidienne de leurs populations, soient en mesure d’impulser le développement. Le cadre dans lequel s’exercent les prérogatives de l’Etat aujourd’hui est celui de la décentralisation consacrée par la constitution du 18 janvier 1996. La loi n°2004/003 du 21 avril 2004 régissant l’urbanisme au Cameroun viendra ensuite quelques années plus tard outiller les Collectivités Territoriales Décentralisées, que sont les Communes et les Régions, sur les orientations que l’Etat entendait donner à l’urbanisation des villes du Cameroun.
Il y a cinq années, le Cameroun s’est doté d’un Document de Stratégie pour La Croissance et l’Emploi (DSCE). Il s’agit en fait d’une stratégie portée par le Gouvernement en vue d’atteindre les objectifs de développement que s’est fixé le pays pour l’horizon 2035. Nous pouvons relever parmi ces objectifs la maîtrise du développement urbain, l’aménagement du territoire et la préservation de l’environnement en vue d’anticiper l’inéluctable développement des villes, grands centres de consommation et réserve des facteurs importants à tout essor industriel.
La loi n°2004/018 du 22 Juillet 2004 qui fixe les règles applicables aux communes, transfèrent à celles-ci l’initiative et la réalisation des documents de planification (Plan d’Occupation des Sols, Plan de Secteur, Plan Sommaire d’Urbanisme). Dans le cadre de son appui aux communes, le Ministère de l’Habitat et du Développement Urbain a décidé d’accompagner la Commune de LOUM dans l’élaboration d’un Plan d’Occupation de Sol (POS).
CONTEXTE GEOGRAPHIQUE, HISTORIQUE ET URBAIN LOCAL
LOCALISATION : LOUM VILLE COSMOPOLITE
Situé au centre du Département du Moungo dans la Région du Littorale, le centre ville de Loum est relié à la capitale régionale (Douala) et Départementale (Nkongsamba) par la route nationale numéro cinq (N5) bitumée de 74 km et 33Km respectivement. De ce centre ville transite aussi le route régionale numéro seize (R16) qui relie Yabassi à Kumba. Ces deux importants axes se croisent au carrefour Tombel faisant de la ville de Loum une ville cosmopolite. Avec la fermeture de la ligne de chemin de fer Mbanga-Nkongsamba au début des années 1990, la route reste actuellement le seul moyen d’interconnexion avec les localités voisines. Mais, si n’eût été l’état de ces routes, la position de Loum serait un très grand atout.
En effet, la Commune de Loum est située à la limite non seulement de deux Régions mais aussi et surtout la partie Francophone et anglophone du Cameroun. A travers la R16 et la N5 elle est reliée à des villes stratégiques que sont :
– Pour la R16, Kumba, Edéa par Yabassi, et Kribi (ville nouvelle) par Yabassi et Edéa, – Pour la N5, Douala, Nkongsamba, Bafoussam, Dschang…
Les coordonnées de cette ville sont 4°71 Nord et le 09°72 Est. Cette Commune est limitrophe au Nord par les Arrondissements de Manjo (par NLOHE) et d’Eboné, au Sud et à l’Est par les Arrondissement de Penja-Njombé (par Njombé) et Yabassi (par Solé) et à l’Ouest par l’Arrondissement de Tombel.
CONTEXTE HISTORIQUE ET INSTITUTIONNEL DE LA VILLE DE LOUM
Avant l’indépendance du Cameroun
Les premiers habitants de la zone les Bafuns logeaient dans les grottes aux pieds du mont Koupé. A l’arrivée des allemands en 1800, les occupants s’appelaient Elom qui signifie « habitants de la grotte » Ce lieu occupé par les Elom a été baptisé » LUM » par les allemands. Cette appellation allemande du lieu a par la suite évoluée en « Loum » après l’arrivée des français. Les Bafuns se sont entre temps déplacés des pieds du mont Koupé pour s’installer à quelques Kilomètres de là c’est-à-dire à Manegwassa, Babong, Bonalébé, Mabombé et Bonkeng.
Toutefois, les Bafuns constituent aujourd’hui une minorité après les arrivées successives des Bonkeng en 1900 et par la suite des bamilékés qui se sont installés pendant la construction du chemin de fer et du développement des plantations de café et de cacao. Le développement des plantations industrielles de bananes et d’ananas a contribué à davantage attirer les autres ethnies dans la commune. On y rencontre aussi les Bamouns, les Foulbés, les Bassas. L’actuelle Commune de Loum a auparavant été un poste administratif relevant du chef de la subdivision de MBANGA. Elle a été créée par le Décret présidentiel N° 2028 du 07 Juin 1955.
Entre 1960 et 1993
La grande Commune de Loum constituée de Loum actuelle et Penja-Njombé, a connu une forte croissance suite à la réalisation de certains projets que sont :
– La création dès 1965 de la grande bananeraie par la défunte Organisation Camerounaise des Bananeraies(OCB) qui fait de Loum la capitale de la production de la banane camerounaise ;
– La construction de la N5 et l’aménagement de la R16 pour faciliter la circulation des biens ;
– La création des lotissements Communaux ;
De 1993 à nos jours
Depuis 1993, la Commune de Loum est réduite. Elle comporte seulement 15 villages selon la Sous-préfecture : BONA OH, BONA OLLO, BONAMBOME, NGONDO, BADJOKI, BALONDO, NKONG MBASSI, SALAKA, BONADAM-BABONG, BWANIBWA, BONADAM II, BONALEBE, MABOMBE, BONEKO, le village Loum et 29 Chefferies de quartier regroupées en trois grands villages Loum CHANTIER GARE, Loum CHANTIER COMPAGNIE ET PK99. Elle s’étend désormais sur une superficie estimée à 285 Km².
Jusqu’à ce jour les autorités administratives et municipales que l’on rencontre sont alors:
• Le Sous-préfet d’Arrondissement;
• Le Maire de la Commune.
Contexte culturel
Le contexte culturel actuel de Loum est celui hérité de l’histoire de la création de cette ville cosmopolite et agricole.
Loum Ville cosmopolite
Le caractère cosmopolite de la ville de Loum, est à l’origine de la formation d’un peuple composite au plan culturel. En effet, l’attrait des peuples de diverses cultures, soit à l’occasion de la construction du chemin de fer, soit à la recherche du travail dans les plantations industrielles, soit à la recherche d’une parcelle cultivable sur la cendre volcanique a permis de nos jours la cohabitation de diverses cultures dont celle des Mbos, Bamiléké, Peuls, Haoussa, Betis,Bassa, Bamoun, Bafia, et Yabassi ainsi que les communautés étrangères (Nigérians en particulier) sur un même territoire.
Plus de 80% de la population sont des allogènes et près de 80% de ceux-ci sont des Bamilékés. On comprend donc pourquoi, beaucoup pensent Loum sur ce plan est assimilé à une localité de l’Ouest Cameroun.
Le dynamisme des populations de Loum, n’est pas à démontrer. Loum est l’une des localités qui par son dynamisme a su résister aux affres de la crise économique des années 1990 par la diversification des cultures. Elle reste comme la Région de l’Ouest Cameroun, un véritable grenier surtout pour le Littoral.
Loum ville agricole
Le but final de l’arrivée des populations allogènes et étrangères à l’époque dans la Commune de Loum était pour la production agricole. Activité qui demeure prédominante de nos jours. Plus de 60% des populations sont agriculteurs. Dans ce contexte la ville vibre donc au rythme des variations des facteurs clés de la production du sous-secteur agropastoral. Il en découle donc que le succès des activités connexes notamment la politique, le commerce et socioculturelles dépend de leur compatibilité avec l’activité agropastorale.
CONTEXTE URBAIN ET DE DEVELOPPEMENT
Le peuple autochtone est constitué de trois communautés « Mbos » dont les Bonkeng (BONA OH, BONA OLLO et BONAMBOME), les Babong (DO, BADJOKI, BALONDO, NKONG MBASSI et SALAKA, BONADAM BABONG) et les Bafuns. Cependant, la ville grouille d’une population cosmopolite où cohabitent des cultures et des ethnies diverses. Les autochtones représentent près de 16% de la population.
Partant sur les bases du Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RDPHA) de 2005, la population de la Commune de Loum est estimée en 2015 à 50 985 habitants dont 25022 hommes et 25963 femmes. Soit une la densité moyenne de population est 11 221 hat/Km² (112hat/ha) en milieu urbain et 178 ha/km² dans l’ensemble de la Commune selon nos calcules.
Cette population relativement jeune (près de 50% ont moins de 19 ans) vit essentiellement de l’agriculture et du petit commerce …
Le visiteur qui arrive pour la première fois à Loum est d’abord frappé par la médiocrité du cadre bâtis qu’impose la prédominance des vieilles constructions en matériaux provisoires, l’étalage urbain, la grande plantation de bananerais, le commerce des vivres fraîches et ainsi qu’un réseau viaire totalement dégradé et très peu carrossable.
A Loum la physionomie urbaine laisse entrevoir de façon généralisée une cadre bâti contrasté avec plus de 50% des constructions en matériaux provisoires, ce tant dans les quartiers centraux que dans les zones périurbaines. La tendance était donc à l’époque de se trouver prioritaire un abri avant toute chose. Ce qui par la suite s’est transformé en norme. En fait, les ouvriers agricoles voulaient trouver provisoirement un logis pour mener leurs activités avant de se construire définitivement. Mais, la crise les a surpris et la situation a évolué de mal en pire.
L’espace urbain présente les défauts ci-après :
– Un réseau viaire très dégradé, faiblement hiérarchisé, et très peu carrossable du fait de l’érosion qui mit à nue les pierres de la cendre volcanique qui couvre toute la ville ;
– Un tracée non uniforme et non cohérente des voies due à l’obstruction de certaines par des cultures ou des constructions,
– un tissu urbain central constitué par de vieilles bâtisses et qui a de la peine à s’affirmer quelque peu « constipées », c’est-à-dire mal structurées ;
– un habitat extrêmement précaire et une dégradation dangereuse de l’environnement visuel par la vétusté et le désordre des constructions…
– on ne peut oublier l’aspect anarchique et spontané des extensions périphériques… Ceci a eu une influence négative sur le développement social urbain :
– faible taux d’accès aux services sociaux et urbains de base, pauvreté urbaine transparaissant de la promiscuité générale,
– environnement urbain et cadre de vie peu satisfaisants,
– développement de l’insécurité urbaine liée à la pauvreté et au chômage des jeunes… Le dernier document de planification
de la ville de Loum, le Schéma Directeur d’Urbanisme, date des années 1970. Plus 45 ans après et plus d’un quart de siècle après l’échéance de ce Document, malheureusement on constate sur la base de la seule pièce cartographique et du règlement d’urbanisme restant que, le développement urbain avait très peu suivi les orientations dudit plan. C’est dans ce contexte qu’intervient l’étude d’élaboration du POS de la Commune d’Arrondissement de Loum.
Mais, tout n’est pas que désespoir pour la Commune de Loum. Un certain nombre d’actions engagées ainsi que les potentialités, atouts et opportunités de ce territoire montrent qu’elle peut toujours redevenir la ville satellite :
– de par sa position stratégique, zone tampon pour passer de la partie anglophone à la partie francophone du Cameroun et territoire en interaction directe avec trois départements notamment le NKAM, le Moungo et la MEME;
– L’initiative du projet d’élaboration du POS de la ville ainsi que l’élaboration du Plan Communal de Développement (PCD) en vigueur montre que le changement est amorcé et de la plus belle des manières : planifier avant d’actionner ;
– Des projets routiers de réhabilitation (gravillonnage) de plusieurs tronçons de voies sont en cours dans la ville ;
– La compétitivité de la localité sur le plan agricole est un atout majeur sur le plan régional ;
– Le surpeuplement surtout en zone urbaine (la ville de Loum est parmi les 20 premières villes du Cameroun) constitue un véritable marché pour les opérateurs économiques de la zone ;
– Le projet en cours du bitumage la R16 dont les études APS sont achevées et celui de la réalisation inscrit dans le plan d’urgence ;
CONTEXTE DU DOCUMENT DE STRATEGIE POUR LA CROISSANCE ET L’EMPLOI (D.S.C.E.)
Ce Document affiche comme objectifs stratégiques les trois préoccupations suivantes:
– le renforcement du rôle économique des villes,
– l’amélioration des conditions de vie et d’environnement des populations afin de réduire la précarité,
– la promotion de la bonne gouvernance à travers une plus grande implication des différents acteurs.
Tout effort d’intervention sur la ville devra désormais contribuer à l’atteinte de ces objectifs stratégiques.
Cet important document prescrit comme objectifs du sous secteur urbain :
– de « maîtriser le développement des villes et d’en faire des centres de production et de consommation nécessaires à l’essor du secteur industriel, » et
– de « promouvoir l’émergence des agglomérations périphériques, le développement des villes moyennes ou secondaires capables de structurer les activités économiques dans l’espace urbain et de concourir au développement des zones rurales environnantes. »
Dans l’optique d’apporter une réponse idoine aux difficultés actuelles des villes, le Ministère de l’Habitat et du Développement Urbain a opté pour la reprise des études urbaines et l’élaboration d’une nouvelle génération des documents de planification urbaine basée sur les nouvelle grilles d’équipements urbains en cours d’élaboration. Ce qui apparaît résolument comme une volonté de reprise en main de la gestion urbaine.
CADRE JURIDIQUE DE L’ETUDE
L’étude est réalisée dans la LETTRE-COMMANDE N°001/LC/ COMMUNE DE LOUM/CMPM-MINHDU/14 passée selon la procédure de gré à gré suivant autorisation du MINMAP du 10 Octobre 2014 pour l’élaboration du Plan d’Occupation des Sol (POS), de la ville de Loum. Sous le financement : BIP MINHDU-Exercice 2014.
– Le Maître d’Ouvrage Délégué est le Maire de la Commune de Loum; il est aussi chargé de l’ordonnancement et de la liquidation des dépenses.
– Le Chef de service du marché est le Chef de Service Technique de la Commune de Loum. Il est chargé de fournir les renseignements au titre de l’exécution du présent marché.
– L’Ingénieur du marché est le Délégué Départemental du MINHDU du Moungo.
– Le Responsable chargé du paiement est le Receveur municipal de la Commune de Loum
– Le Prestataire est HUMAN TECHNOLOGY RESSOURCES-HTR, BP : 4013 YAOUNDE CAMEROUN, Tel : (237)77 58 77 03 / (237) 99 48 88 51 / Fax : 22 20 28 86.
L’étude aura également à prendre en compté l’arrêté préfectoral portant création du Comité de Pilotage (COPIL).
OBJECTIFS DE L’ETUDE
OBJECTIF GENERAL
La présente étude vise à cadrer le développement général (spatial, environnemental, économique, social, culturel, etc.) de la ville de Loum à court et moyen terme (10 à 15) et définir de façon précise les droits attachés à chaque zone d’affectation.
OBJECTIFS SPECIFIQUES
De manière spécifique, il s’agira pour de :
• Faire un état des lieux assorti d’un bilan diagnostic de la situation actuelle de la ville ;
• Définir le périmètre de chaque zone d’affectation et édicter, pour chacune d’elles, les règles, restrictions et servitudes particulières d’utilisation du sol ;
• Dégager une vision de développement de la ville à moyen terme assortie d’objectifs stratégiques précis ;
• Produire un règlement d’urbanisme qui servira de boussole pour la mise en œuvre du POS ;
• Elaborer un programme d’Investissement Prioritaire (PIP) pour la ville.
DEFINITION DU PERIMETRE D’ETUDE
Le périmètre d’étude du POS coïncide, en tout point avec celui de la Commune d’Arrondissement de Loum (zone rurale + zone urbaine).
APPROCHE METHODOLOGIQUE
L’approche méthodologique comporte globalement trois phases principales constituées chacune de plusieurs étapes inspirées par la nature des objectifs à atteindre ou des résultats attendus. Si ces phases sont successives et complémentaires, les étapes d’une même phase quant à elles, se dérouleront plutôt de façon à la fois logique et dialectique, à la fois diachronique et synchronique:
• établissement d’un diagnostic urbain concerté et participatif (objet du présent rapport),
• proposition des scénarii d’aménagement du POS ;
• élaboration du POS, du PIP et du Règlement d’urbanisme ;
Nous présentons, les phases actuelles et avenir.
PHASE I : ELABORATION DU DIAGNOSTIC URBAIN OU TERRITORIAL
L’élaboration du diagnostic passe par les étapes ci-après :
Etape 1 : Etat des lieux
Il est question dans le cadre de cette étape, de recueillir et d’analyser dans les périmètres d’étude, l’ensemble des données indispensables à :
– La formulation d’un diagnostic technique et institutionnel permettant d’avoir une lecture des problèmes d’infrastructures ou d’accès aux divers services urbains ;
– La formulation d’un diagnostic social afin d’en appréhender les éléments culturels (dynamiques sociales existantes), socio-économiques et démographiques ;
– La formulation d’un diagnostic environnemental permettant d’aborder les problèmes environnementaux.
Les données suivantes ont été prises en compte pour l’élaboration du diagnostic urbain :
Le site naturel : avec ses diverses composantes (relief et topographie, hydrographie et bassin versants, climat et végétation, géologie et pédologie), afin de mettre en évidence les principales contraintes et principaux atouts pour l’aménagement;
Les étapes de la croissance de la ville : dont l’organisation générale de l’espace urbain partant de l’historique de l’urbanisation en indiquant les étapes de croissance et d’extension de la localité, avec la typologie des quartiers et les tendances de développement urbain, l’habitat, le foncier et le logement, les équipements collectifs et les services sociaux de base, l’état du patrimoine bâti et non bâti, des monuments, des jardins publics et mobiliers urbains ;
La démographie : avec la structure de la population, les effectifs et les caractéristiques, les migrations, la densité, les projections démographiques, les conditions de vie, emplois, insécurité et les problèmes sociaux;
L’économie: dont les gares routières, les abattoirs, les marchés ou les zones industrielles, les zones d’activités économiques, distribution sectorielle, potentiels économiques et commerciaux;
Les services sociaux : dont la voirie, l’eau, l’électricité et l’éclairage public, l’assainissement (les déchets solides et liquides), le drainage, et le ramassage des ordures ménagères, les télécommunications, les NTIC ;
La situation foncière : dont la structure foncière et le marché foncier
L’habitat : en ressortant le type, la taille, l’offre et la demande de logement, matériaux, patrimoine et usage ;
Les transports : avec un accent sur la circulation urbaine, la structure et l’état de la voirie, déplacements et les types de transport (Terrestre, fluvial) ;
Les équipements sociaux collectifs : scolaires, sanitaires, culturels, sportifs, touristiques, loisirs et détente;
La gouvernance urbaine : en terme de degré d’implication de la société civile, de mode de gestion des équipements marchands, d’appuis institutionnels ; éventuels, des recours aux PME locales et autres partenaires privés pour la réalisation des services et travaux. Institution communale, finances locales, institutions représentatives (service déconcentrés), environnement des affaires (services d’accompagnement des affaires, actions ou mesures incitatives) ;
Grands projets en cours ou projetés : pour leurs prises en compte dans l’élaboration du plan d’occupation du sol.
Cette étape est appuyée par une importante cartographie pour chacun des éléments du diagnostic. Les cartes sont « renseignées » selon le système national de référence de coordonnées géographique, planimétrique et altimétrique avec un niveau de précision de 1 m au 1/500 ème ou 1/10 000 ème
Etape 2 : synthèse ou bilan diagnostic
Il s’agira ici d’établir un arbre à problème en faisant ressortir le problème central et les problèmes secondaires, leurs causes et leurs conséquences. Mesurer les enjeux, dégager les opportunités, proposer des éléments de choix stratégique. Il sera également question de présenter sur un tableau ressortant les forces, faiblesses, opportunités et menaces de la ville et qui permettra de formuler une vision du développement de la ville à moyen terme, assorti d’objectifs stratégiques.
PHASE 2: PROPOSITIONS DES SCENARII D’AMENAGEMENT
Cette phase qui s’adossera sur la présente se déroulera en deux étapes.
Etape 1 : Scénario d’aménagement
Il s’agira à ce niveau d’élaborer deux scénarii ou partis d’aménagement spatial fondés sur des options volontaristes, pertinentes et réalistes du développement de la ville de LOUM à l’horizon de 10 à 15 ans. Mais aussi de présenter une stratégie générale d’organisation spatiale et les grandes zones d’affectation des sols à moyen terme.
Le scénario fera ressortir :
• L’organisation du tissu urbain définissant la destination des constructions et les densités ;
• La localisation des emplacements réservés pour les équipements et les espaces naturels et agricoles ;
• La délimitation des zones ou parties de zones dans lesquelles la reconstruction sur place ou l’aménagement de bâtiments existants pourra, pour des motifs d’urbanisme ou d’architecture, être imposée ou autorisée avec une densité au plus égale à celle qui était initialement bâtie;
• Le tracé et les caractéristiques des voies de circulation ;
• La délimitation des quartiers, rues, monuments ;
• La délimitation des secteurs dans lesquelles la délivrance du permis de construire peut être subordonnée à la démolition de tout ou partie des bâtiments existants sur le terrain ou l’implantation de la construction est envisagée ;
• Les emplacements réservés aux voies et ouvrages publics, aux installations d’intérêt général ainsi qu’aux espaces verts, zones de développement économique, pôles de développement ;
• La localisation dans les zones urbaines, des terrains cultivés à protéger et inconstructibles;
• La définition des règles concernant le droit d’implanter les constructions, leur destination, leur nature, leur aspect extérieur, leurs dimensions et l’aménagement de leurs abords.
Les aménagements proposés intègreront le transport de masse, les déplacements non motorisés et les transports par moto. Pour la desserte des habitants en transport public, chaque parcelle se situera dans un quadrillage d’au plus un km de côté. Les différents profils en travers illustreront parfaitement les concepts développés dans les propositions d’aménagements.
Au cours de cette étape, nous présenterons les avantages et les inconvénients de chaque scénario, et nous indiquerons le scénario le plus pertinent techniquement et économiquement.
Afin d’illustrer de manière schématique nos différents scénarii d’aménagement, il sera procédé à la production de document graphique faisant apparaitre :
Le plan de zonage de chaque POS qui établit une partition du territoire de chaque commune en zones d’affectation du sol à savoir : Les zones où l’existence des risques naturels (inondations, affaissements, éboulements…), ou bien la préservation de ressources naturelles entrainent l’interdiction de la construction ou la prescription de conditions spéciales ; les zones d’extension ainsi que les secteurs de restructuration et/ou de rénovation urbaine ; les principaux espaces libres ou boisés à maintenir ou à créer, les mesures de protection de l’environnement ; les principaux sites urbains ou naturels à protéger ; la localisation des principales activités et des équipements publics ou d’intérêt général les plus importants ;
L’organisation générale de la circulation et des transports avec le tracé et les caractéristiques des principales infrastructures (système d’approvisionnement en énergie, télécommunications, NTIC, en eau potable et de gestion des déchets solides et d’assainissement en général, …) et voiries (transport et déplacements des marchandises et des personnes) et, le cas échéant, de moyens de transport en site propre;
Les limites du périmètre urbain à l’horizon du POS;
L’organisation générale de la circulation et des transports avec le tracé et les caractéristiques des principales infrastructures (système d’approvisionnement en énergie, télécommunications, NTIC, en eau potable et de gestion des déchets solides et d’assainissement en général, …) et voiries (transport et déplacements des marchandises et des personnes) et, le cas échéant, de moyens de transport en site propre ;
Les périmètres des zones devant faire ou ayant fait l’objet des Plans de Secteur.
Pour ce qui est des documents graphiques de synthèse, on en distinguera environ trois (03) à savoir
• la cartographie de l’état actuel de la ville et ses environs à une échelle comprise entre 1/10 000è et 1/5 000è ;
• la cartographie du moyen terme (10 à 15 ans);
• la cartographie du court terme (5 ans) concernera la première phase de réalisation.
Etape 2 : Programmation des besoins à court et moyen terme
Prenant appui sur le diagnostic, de la vision et des objectifs de croissance et de développement urbain à moyen terme, il sera question pour nous de définir:
– Une programmation des besoins d’investissement (5 et 10 ans) en habitat, équipements, restructuration, rénovation, infrastructures ;
– Un Programme d’Investissement Prioritaire (5 ans);
– Un Programme d’Investissement Prioritaire à moyen terme.
PHASE 3 : ELABORATION DU POS ET DU REGLEMENT D’URBANISME
Dans cette phase, s’appuyant sur le scénario d’aménagement retenu nous préciserons les propositions d’aménagement et rédigerons le règlement d’urbanisme. Le règlement portera sur :
– Les types d’occupation ou d’utilisation du sol interdits ;
– Les types d’occupation ou d’utilisation du sol soumis à des conditions spéciales ;
– L’accès à la voirie ;
– Les dessertes sur les réseaux (eaux, assainissement, électricité, TIC) ;
– Les caractéristiques des terrains (formes surfaces) ;
– L’implantation par rapport aux voies et emprises publiques ;
– L’implantation par rapport aux limites séparatives ;
– L’implantation des constructions les unes par rapport aux autres sur une même propriété ;
– L’emprise au sol ;
– La hauteur des constructions ;
– L’aspect extérieur des constructions (formes, matériaux, couleur) ;
– Le stationnement ;
– Les espaces libres et implantations ;
– Les possibilités maximales d’occupation du sol ;
PLAN DU RAPPORT
Le plan du présent rapport ne concerne que la phase II exposée plus haut et relative à l’analyse diagnostic de la situation actuelle.
L’analyse de la situation actuelle permet de fonder les hypothèses d’urbanisation et/ou d’aménagement sur des bases réalistes, concrètes…
Elle recherche une connaissance claire des domaines tels que:
– les composantes et les caractéristiques du site naturel ;
– les aspects environnementaux ;
– les aspects sociaux et démographiques ;
– les activités économiques ;
– les composantes et les caractéristiques du site créé ;
– l’organisation Communale, le fonctionnement et les ressources communales ;
– les aspects environnementaux ;
– Bilan diagnostic ;
– Les orientations stratégiques du POS…
Cette connaissance permettra un certain nombre de choix au niveau des affectations des sols urbains, une lecture plus aisée des tendances du développement urbain, et une orientation motivée de la croissance urbaine future et/ou des différentes actions d’aménagement de la Commune.
ANALYSE DU SITE NATUREL
RELIEF ET TOPOGRAPHIE
Située dans la zone dite de « relief intermédiaire » du Sud-ouest du Cameroun (R. LETOUZEY, 1958 ; D. MARTIN, P. SEGALEN, 1966), la Commune de Loum est une plaine marquée dans sa partie orientale de plateaux de pieds monts de faible altitudes (300 m en moyenne) contrastés par de larges vallées à l’intérieur desquelles coulent la Dibombé et ses affluents. Elle est dominée au nord de sa partie australe par le mont Koupé (1040 m d’altitude).
Ces variations topographiques permettent de la subdiviser à partir de la carte topographique sur 1/20 000 en trois unités géomorphologiques de la façon suivante:
– Une unité base dont les altitudes sont comprises entre 140 m et 270 m, ses pentes varient entre 0 et 5%. Elle est
fortement concentrée au centre ville (Parties Nord, centre et le Sud de la Commune y compris la ville), c’est une zone
plate, elle n’est affectée par aucun accident topographique majeur en dehors de quelques collines de formes et de tailles
variables et quelques petites vallées pour la plupart encaissées qui se distinguent par endroits. Elle est favorable à
l’urbanisation et au développement des activités agricoles et piscicoles. Mais, elle est aussi soumise aux risques
d’inondation, comme nous le verrons dans l’analyse des impacts environnementaux.
– Une unité moyenne dispersée par ilots dans la zone Est et Nord-est qui va des proximités de la ville jusqu’à la limite avec
la Commune d’EBONE, à l’est de la Commune de Loum. Ses altitudes vont de 270 m à 340 m, ses pentes sont
comprises entre 5 et 10%;
– Une unité haute dominée par le mont Koupé qui se localise au Les partie Nord-ouest, Ouest et Sud-ouest de la
Commune. Ses altitudes sont comprises entre 340 m et 1040 m et ses pentes sont supérieures à 10%.
Les unités moyenne et haute sont soumises aux risques d’érosion et d’éboulement rocheux ; elles constituent de ce fait une contrainte de l’urbanisation.
LA GEOLOGIE
Située sur la ligne volcanique dite du « Cameroun », la Commune de Loum est occupée par des roches magmatiques (plutoniques et volcaniques) reposant sur un socle de base panafricain qui couvre pratiquement tout le pays et qui est constituée d’une ligne continue des migmatites aux granites (migmatites, gneiss, embréchites, leptynites, anatexites, granites.. .) qui se seraient produits entre 650 et 500 M.A. environ (R. LETOUZEY, 1958 ; D. MARTIN, P. SEGALEN, 1966).
La carte géologique du Cameroun au 1/500 000, dressée et publiée en 1968 par la Direction des Mines et de la Géologie, permet de distinguer les affleurements de roches et des accidents tectoniques. Les affleurements rocheux sont constitués des trois formations suivantes :
Formations volcaniques de recouvrement : elles sont essentiellement de la série supérieure d’âge quaternaire. Elles
sont constituées de basaltes que l’on rencontre dans les localités Bonalébé, Bwanibwa, Bonadam, Balondo, Babong,
Bonéka, etc. et de cendres et lapillis qui s’étendent de la localité du Koupé (au nord-ouest de la Commune) au centre ville
(à l’ouest de la Commune).
Roches plutoniques ultimes : constituées essentiellement de syénites d’âge tertiaire. On les rencontre spécialement dans la localité du Koupé, au sommet du Mont.
Formations du socle : elles sont composées de :
Roches cratoniques et plutoniques : faciès porphyroiques (Mabombé, Ntabako, Bonalébé, Babong Koum, etc.) ; granités syntectoniques non circonstrit « alcalins » à deux micas, monzonitiques, akéritiques à monzonitiques ( Bonéka, Ngono, Salaka, Dingué, etc.) ; anatexites (Badjoki);
– ensemble de Gneiss calco-alcalins : Gneiss-embréchite à biotite rubanés et oeillés que l’on retrouve dans les localités de
Bonaoh, Mbatté, Balondo, etc;
– ensemble pélitique de l’ouest : Gneiss leptynitiques alcalins (Nkongbassi, Salaka, Badjoki, etc.).
Les accidents tectoniques quant à eux sont constitués de failles et fractures. Il en existe une dizaine parmi lesquelles, une faille orientée sud-sud-ouest – nord-nord-est, une faille de direction nord-sud et le reste, en nombre important est orienté ouest-sud-ouest – est-nord-est. Toutes ces failles et fractures sont localisées dans la partie Est de la Commune.
À l’exception des dépôts de cendres volcaniques, l’avantage de ces formations géologiques est qu’elles résistent à l’érosion, même si à l’inverse le taux de fracturation des roches rend les versants susceptibles à ce phénomène (érosion). Dans le contexte actuel des changements climatiques, on peut donc assister à un régime d’érosion aggravé par des ruissellements violents temporaires, qui accélèrent l’évacuation des matériaux.
Toutes ces formations géologiques constituent de bons matériaux de construction, les cendres volcaniques sont de matières premières pour la fabrication du ciment.
PEDOLOGIE
La Commune de Loum regroupe trois principaux groupes de sols à savoir : les sols rouges tropicaux sur roches basiques, les sols bruns eutrophes tropicaux et les sols ferralitiques jaunes topomorphes
LES SOLS ROUGES TROPICAUX SUR ROCHES BASIQUES:
Ils se développent sur des cendres volcaniques et lapillis émis par des volcans au dynamisme vulcanien et répandues à la faveur du transport éolien sur une étendue de 3.75 Km2 dans la zone du Koupé (à l’ouest de la Commune) où leur épaisseur atteint plusieurs mètres.
Ces matériaux cendreux ont été déposés à une époque assez récente, leur altération est encore peu avancée et les profils sont généralement peu épais. Ils sont développés entièrement sur la cendre ou bien constituent une épaisseur modeste sur un sol ferralitique déjà fortement développé. Leur mise en culture est effectuée pour la plantation des Bananerais ou de cultures vivrières diverses.
Dans la Commune de Loum tout comme la région du Mungo, SIEFFERMANN (1960) on note le profil pédologique suivant:
– 0 – 25 cm Gris foncé à noir; très humifère: sablo-graveleux avec fragments de cendres très abondants,
– 25 – 40 cm Analogue au précédent, mais moins humifère ; nombreux fragments (lapillis) recouverts d’un enduit d’altération
jaunâtre
– À 40 cm et plus Lapillis noirs non altérés.
Ces sols présentent une granulométrie très sableuse ; les teneurs en limons varient de 5 à 20 % ; les teneurs en argile sont très faibles 2 à 10 %.
Le pH est peu acide en surface (6,2 à 6,5) ; en profondeur, il est proche de la neutralité (6,7 à 7,5). Les teneurs en matière organique sont élevées, 6 à 10 % en surface, avec des teneurs en azote de 3 à 8 %. A 50 cm, il y a encore jusqu’à 2 % de matière organique. Le rapport C/N est de 6 à 8.
Le complexe absorbant est caractérisé par une capacité d’échange élevée, à mettre en relation avec l’abondance de la matière organique et la nature particulière de la fraction minérale. Elle est de 35-55 méq. La somme de bases échangeables est élevée : 13 à 20 méq. Le calcium est la base la mieux représentée (53 à 87 % du total), suivie par le magnésium (11. à 39 %) ; la potasse est toujours très faible, la soude inexistante.
Le degré de saturation est élevé : il dépasse 50 %. L’analyse minéralogique de la fraction fine de ces sols met en évidence l’abondance de corps amorphes possédant une capacité d’échange élevée (200 méq./l00 gl.).
LES SOLS BRUNS EUTROPHES TROPICAUX
Ce sont des sols jeunes à profil homogène, développés sur les formations volcaniques basiques et généralement associés à des sols minéraux bruts ou peu évolués sur pentes fortes partiellement ferralitiques.
On les observe sur toute la ville de Loum et ses environs et à Bonandam, Babong, etc. Ils sont riches en éléments minéraux et végétaux (humus abondant) et bien oxygénés. Ils sont très fertiles mais vulnérables à l’érosion et constituent en partie le capital des riches terres de culture de la Commune. Ces sols sont intermédiaires entre des sols peu évolués et ferralitiques.
Dans la Commune de Loum, LAPLANTE, COMBEAU, LEPOUTRE (1950) avaient observé le profil suivant :
0 – 30 cm Brun foncé (chocolat) ; humifère ; belle structure grumeleuse.
30 – 50 cm Brun foncé; assez grumeleux ; moins humifère; assez argileux, davantage vers la profondeur, quelques fragments de basalte altéré.
50 cm et plus même couleur brun foncé ; argilo-limoneux avec morceaux de basalte de plus en plus nombreux.La fraction argile est peu représentée : 4 à 5 %, le limon représente 20 à 30 %; les sables représentent 70 %. La matière organique est très abondante (10 % dans les 20 premiers centimètres, 3 % à 50 cm) avec de fortes teneurs en azote (4 % en surface, 1,5 à 50 cm). L’acidité n’est pas très accusée : pH 6, O en surface, 6,3 profondeur, avec une somme de bases échangeables élevée : 14,3 méq, en surface, 9,5 en profondeur. Le degré de saturation est donc assez faible. Par contre, les réserves en bases (extraction à l’acide nitrique) sont très élevées.
Peu de déterminations de minéraux argileux ont été faites sur ces sols ; cependant, SIEFFERMANN (1960) signale pour ces sols la présence de gibbsite et de kaolinite, d’un peu de montmorillonite et de minéraux amorphes.
Il s’agit donc de sols bruns, limono-sableux, à très bonne structure, très riches en matière organique et en bases échangeables, mais donc le complexe est partiellement dénaturé. Les minéraux argileux sont variables mais la présence de gibbsite indique que l’évolution générale est ferralitique.
Ces sont d’excellents sols convenant à toutes les cultures riches (bananiers, caféiers, cacaoyers, etc.) et bien entendu aux cultures vivrières.
LES SOLS FERRALITIQUES JAUNES TOPOMORPHES
Ils couvrent plus de la moitié de la Commune, et se trouvent sur toute l’étendue allant de Loum Chantiers gare jusqu’à la limite avec la Commune de Yabassi. Ils se développent sur roches acides, ayant subi de fortes contraintes tectoniques tel qu’indiqué sur la carte géologique. Ils font suite aux sols bruns eutrophes et leur pédogenèse comporte une hydrolyse complète des minéraux des roches.
Ces derniers sont le plus souvent recouverts de forets, parfois épais de plusieurs mètres, rouges argileux, très poreux et perméables avec peu d’humus. L’abondance pluviométrique est plus déterminante de leur apparition.
Ce sont de bons sols de cultures vivrières, de Bananerais, de pastèques et tubercules. Ils présentent aussi un important intérêt à la constructibilité à cause de la prédominance de pentes faibles. Cependant ceux-ci se trouvent malheureusement sur des accidents tectoniques importants, et nécessitent de ce fait de nombreuses études géotechniques avant toute exploitation à des fins de constructions.
LE CLIMAT
La Commune de Loum est située dans le régime climatique équatorial côtier Nord caractérisé par la succession de quatre saisons dans l’année ; deux saisons de pluies comptant pour 80 % des précipitations annuelles (une grande saison pluvieuse de Juin à Octobre, et une petite de mars à mai) et deux saisons sèches (la petite allant d’Octobre à Novembre et la grande de Décembre à Mars). Ce climat équatorial est caractérisé par une surabondance des pluies due à la proximité de la mer et au relief élevé.
Dans l’ensemble, les précipitations moyennes sont de l’ordre de 3 096 mm par an, et 258 mm par mois. Les pluies les plus fortes tombent en septembre (491 mm en moyenne). Le minimum correspond au mois de décembre avec 37 mm (Cf. figure précédente). Cette pluviométrie est caractérisée par des oscillations entre les années pluvieuses et des années moins pluvieuses. Décembre et janvier sont les mois les plus secs.
Les températures, dont la moyenne est de 31.1 °C par an et de 25.8 °C par ans, oscillent entre 21.1 °C et 29.5 °C pendant les saisons humides, et entre 21.8°C et 31.1°C, pendant les saisons sèches. Janvier est le mois le plus chaud avec 31 °C. Au sommet du Mont Koupé la température moyenne mensuelle est approximativement de 12 °C. Le graphique ci-dessous montre les oscillations de températures dans la Commune de Loum à différents moments de l’année. L’amplitude thermique moyenne est élevée (2.7 °C par an).
Sighomnou, 2004 démontre une hausse moyenne des températures sur la période 1970-2002, de l’ordre de 0,2°C des températures moyennes journalières sur l’ensemble du bassin versant des fleuves côtiers contre 0,4 °C pour la période 1990-2002. L’année 1998 détient le record des années les plus chaudes du bassin versant, avec une moyenne de +1,3°C, soit une valeur supérieure au record mondial établi à +0,55°C la même année.
L’intensité et la durée des fortes températures ont de lourdes répercussions sur la disponibilité et la gestion des ressources en eau, notamment par le biais de l’évaporation.
Tableau 1 : Variations des températures moyennes annuelles dans la région côtière entre 1970 et 2002
Variable | Hausse maximale entre 1970 et 2002 (° C) | Hausse moyenne sur la période 1970 – 2002 (° C) | Hausse moyenne sur la période |
---|---|---|---|
1990 – 2002 (° C) | |||
T moy. | 1.3 | 0.2 | 0.4 |
T min. | 0.9 | 0.0 | 0.1 |
T max. | 1.6 | 0.3 | 0.7 |
Les vents sont rarement violents, sauf avant les tornades où l’on observe parfois de brèves bourrasques. Les vents dominants ont une direction principale sud-ouest, direction générale de la (mousson) qui concerne l’ensemble de la région étudiée.
Dans la Commune de Loum, l’humidité relative varie peu d’un mois à l’autre. Elle est souvent très proche de la saturation et pratiquement toujours supérieure à 90 %. Le minimum est observé en décembre, pendant la grande saison sèche. Une plage des valeurs maximales est observée en juillet-août. Ce maximum d’humidité est à rattacher au minimum des températures moyennes. L’amplitude annuelle des variations mensuelles de l’humidité mesurée à 12 h se situe autour de 23 %.
L’HYDROLOGIE
La Commune de Loum se trouve dans le bassin du Wouri (11 700 km2) et précisément dans le sous bassin du Nkam, qui fait 2 275 km2, pour un périmètre de 205 Km. Elle est drainée par deux principaux cours d’eaux qui sont par ordre d’importance la Dibombé et le Mbété.
La Dibombé, affluent important du Wouri sur la rive droite (à Yabassi) est constituée d’un bref bras qui prend sa source vers 1880 m d’altitude au mont Koupé de Loum et d’un chevelu dont la source principale est au mont Nlonako (1640 m). Au confluent de ces deux branches à Mabombé, le cours d’eau prend le nom de Dibombé. Il suit sa pente, le long d’une large vallée dont la toponymie peut lui être attribuée. Sa longueur est d’environ 77 Km, pour une vitesse d’écoulement des eaux de 11,87 m/s. Ses principaux affluents sont :
– La Tingué en rive gauche de sa branche gauche avant le confluent avec la branche droite ;
– La Djandja en rive gauche après le confluent des deux branches ;
– La Mbay en rive droite dans la Commune de Yabassi ;
– Et le Mbété en rive droite dans la Commune de Yabassi.
Le Mbété, un autre cours d’eau principal de la Commune dont l’importance est inférieure à celle de la Dibombé présente un tracé dont l’aspect est semblable à celui d’une longue lanière. Comme la branche gauche de la Dibombé, il descend du Mont Koupé, draine toute la ville de Loum avant de se jeter en rive droite de la Dibombé dans la Commune de Yabassi. De l’amont vers l’aval, il collecte :
– Le Nkwatta en rive droite, dans la réserve forestière de Loum ;
– Le Mbeyenkalé en rive droite au quartier abattoir ;
– Le Mpambé Watter en rive droite au quartier Mpondo ;
– Et le Nkanga en rive droite au Quartier Diméthé.
De nombreux autres cours d’eau se rattachent à ce réseau primaire, parmi ceux ci on distingue : la Bipéjé, la Medena, la Mabobé, le Nsaga, le Mbendé, le Mbounguen, la Singa, etc.
Il existe aussi de nombreuses sources, dont celles qui ont été identifiées sont : la source de Mbeyenkalé (au quartier abattoir), la source de Mpambé Watter (au quartier Mpondo), la Source de Mami Yaoundé (au bloc III du quartier Diméthé), la source de Mlah (à Diméthé II) et celle de Nkanga (au lieu-dit rail Bonambomé).
Le réseau hydrographique est concentré dans la zone qui s’étend du centre de la Commune (Bonkeng, Bonambomé, Loum gare) jusqu’à la limite avec Commune d’Ebone. Il est marqué par de brusques changements de direction perpendiculaire. Les directions privilégiées sont orientées SSW-NNE ((South, South-West) – (North, North-East)) à SW-NE ((South-West) – (North, North-East)) et WNW-ESE((West, North- West) – (East, South East) à NW-SE((North, West) – (South-East )) correspondant aux lignes de fractures bien connues dans la Commune tel que décrit dans le contexte géologique. Les formations géologiques de la zone et l’allure des pentes, favorisent le ruissellement des eaux au détriment de l’infiltration.
Ce réseau hydrographique est sur exploité pour l’irrigation des plantations de bananerais que ce soit à exploitation industrielle comme les plantations du haut Penja, qu’à exploitation artisanale.
Mais, il est toutefois chargé d’alluvions et de débits d’origines diverges, arrachés par les eaux au cours de leur cheminement. (J. C. OLIVRY, 1986 ; INC, 2015 ; Enquêtes de terrains).
La végétation
Partie intégrante de la forêt dense ombrophile et hémi-ombrophile enrichie en légumineuses (R. LETOUZEY, 1958 ; D. MARTIN, P. SEGALEN, 1966), la Commune de Loum est dominée par la forêt secondaire humide de basse altitude caractérisée par l’abondance de Lophira Alata (Bongossi, Azobé), cassoglotis Gabonensis et le Cynometra Hankei. Elle est ouverte par des plantations de cacaoyer, de caféier, de palmier à huile, d’arbres fruitiers, de plantations industrielles de bananier etc. Ses caractéristiques principales sont résumées dans le tableau suivant:
Tableau 3: Présentation synthétique de la Flore
Formations végétales | Localisation | Caractéristiques | Tendance |
Forêt | Badjoki, Bonalebe, Babong, Balondo, Bonadam, Mabombe, NkongMbassi, Salaka, Ngondo , Reserve forestière de Loum. | La forêt contient des produits forestiers ligneux tels que des manguiers sauvages, des kolatiers (kola conventionnelle et « bitter cola ») ou des noisetiers | Les plantations ont tendance à envahir les espaces forestiers, car les populations laissent les espaces qui sont près des domiciles en jachère pour la conquête de nouvelles terres ; L’exploitation incontrôlée du bois est une menace pour la conservation de la biodiversité locale : les plantes médicinales ont tendance à disparaître |
Plantations de Cacao et de café | Loum, Babong, Bonalebe, Mabombe, Badjoki, Bonkeng | L’extension croissante de ces zones de plantations menace la forêt | Les plantations de café diminuent au profit des plantations de cacao ; De plus en plus le palmier à huile s’installe et augmente les surfaces |
Plantations industrielles de bananes et d’ananas | Boneko, Loum Chantier Compagnie | Ces plantations sont gérées et appartiennent à la société industrielle | Certains litiges fonciers survenus à la suite de l’implantation de ces sociétés industrielles restent sans solution. |
Plantations de produits vivriers et maraichers | Tous les villages et zone urbaine | Ces plantations occupent des parcelles dans l’étendue du territoire communal | Extension croissante |
AIRES PROTEGEES
La Commune abrite la réserve forestière de Loum créée par arrêté N° 162 du 12-06-1932, elle est située sur la latitude 04°43’59’’ et la longitude 9°43’. La superficie à la création est de 1100 Ha cependant on assiste à une présence d’exploitations paysannes accrues dans la réserve due sans doute à la forte pression sur les terres. Plus de 310 Ha sont actuellement exploités pour l’agriculture (vivrière, caféier). Avec un sol riche (présence de cendres volcaniques) et une flore riche et diversifiée l’un des objectifs de la réserve est la régénération des essences locales (Bubinga, Moabi, Framiré). La gestion de la forêt reste une équation difficile à résoudre depuis la dissolution de l’ONADEF (Office national de développement des forêts), aucun plan de gestion n’est défini.
RESSOURCES NATURELLES
La Commune est dotée d’un potentiel minier qui reste cependant sous exploité. On retrouve en effet une carrière de pouzzolane sur la route Bakossi à la frontière avec la Commune de Tombel qui est exploitée par la cimenterie Dangoté installée à Douala, une carrière de pierre à Boneko dont l’exploitation est encore traditionnelle, 03 carrières de sable (Bona Ollo, Ngondo, Bonalébé, Balondo). L’exploitation de ces ressources peut constituer une source de revenu pour la Commune et les communautés riveraines. Néanmoins, il faut noter que l’accès à certaines de ces carrières reste très difficile à cause du mauvais état des routes existantes (Babong) et au manque de voie d’accès pour d’autres.
Le tiers de la superficie communale est couvert par la forêt, le bois est disponible et abondant. Les essences présentes sont : le Bibolo, le Moabi, le Framiré, l’Eyon, l’accajou, le fiake, le sipo, le sapelli, le bubinga et une diversité des espèces végétales (produits ligneux et non ligneux. Cependant l’exploitation n’est pas codifiée. Les habitants des villages l’utilisent comme bois de chauffage ou pour la construction. Les exploitants forestiers, en général des clandestins, en font une utilisation intensive, ce qui contribue à une forte dégradation du couvert forestier.
CONTEXTE ENVIRONNEMENTAL DE LA VILLE DE LOUM
CADRE JURIDIQUE EN MATIERE D’ENVIRONNEMENT AU CAMEROUN
– Jusqu’en 1992, la protection de l’environnement au Cameroun était régie par un ensemble de textes épars et lacunaires,
notamment la loi 89/027 sur les déchets toxiques et le décret 76/372 portant réglementation des établissements dangereux,
insalubres et incommodes ; mais l’arsenal juridique camerounais s’est progressivement enrichi en accordant plus
d’importance aux problèmes environnementaux.
– L’instrument juridique de base de protection de l’environnement est la loi 96/12 portant Loi Cadre sur la gestion de
l’environnement ; il est complété par la loi 94/01 sur les forêts, la faune et la pêche, la loi 98 /005sur le régime de l’eau, la loi
98/015, relative aux établissements classés dangereux, insalubres ou incommodes.
– L’environnement est, selon la loi 96/12, définie comme l’ensemble des éléments naturels ou artificiels et des équilibres
biogéochimiques auxquels ils participent, ainsi que des facteurs économiques, sociaux et culturels qui favorisent l’existence,
la transformation et le développement du milieu, des organismes vivant et des activités humaines; à ce titre, l’environnement
concerne les milieux physique, naturel et humain.
– L’application de l’Agenda 21 donne à la ville de se maintenir dans le temps en offrant une bonne qualité de vie en tous lieux
et à des différentiels moins forts entre le cadre de vie. Le Développement Durable qui doit déboucher sur une ville durable
s’appuie sur la gestion des déchets, l’alimentation ou la consommation en eau et énergie, etc. Les préoccupations sur
l’environnement ont nettement évolué pour devenir une composante récurrente du discours publique ; sans que cela ne soit
pour autant suivi d’effets décisifs sur le terrain.
Pour autant, les problèmes environnementaux sont de plus en plus nombreux et préoccupants dans le contexte urbain, surtout en rapport avec les activités qui s’y déroulent amplifiant pour la plupart ces derniers. Le contexte urbain a été de tout temps le siège de grands enjeux environnementaux car le processus urbain connait un accroissement incontrôlé et très rapide au Cameroun. Cette urbanisation incontrôlée n’est pas sans effet sur l’environnement. Les données concernant la majeure partie des aspects environnementaux urbains tels que la consommation de l’eau et de l’énergie, la production des déchets, le traitement des eaux usées, les nuisances sonores et pollutions atmosphériques ; sont insuffisantes et incomplètes pour une évaluation environnementale urbaine efficiente.
CADRE INSTITUTIONNEL REGLEMENTANT L’ENVIRONNEMENT LOUM
QUELQUES CONCEPTS
Impact Environnemental (IE) : toute modification de l’environnement, négative ou bénéfique, résultant totalement ou partiellement des activités, produits ou services d’une entreprise. Autrement dit, un impact environnemental est la conséquence d’un aspect environnemental.
Changements climatiques : modification persistante ou irréversible des paramètres climatiques dans le temps. Ce dernier terme fait en général référence aux tendances à plus long terme de la température moyenne ou des précipitations, ou encore de la variabilité climatique elle-même et souvent à des tendances découlant entièrement ou en partie des activités humaines, notamment le réchauffement planétaire causé par la combustion des énergies fossiles, la déforestation et les pollutions atmosphériques diverses qui augmentent la concentration des gaz à effet de serre (GES): le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4), l’oxyde nitreux (N2O), les halo carbures ou CFC (chlorofluorocarbures), l’ozone (O3), etc.
Climat : ensemble des phénomènes (pression, température, humidité, précipitations, ensoleillement, vent, etc.) qui caractérisent l’état moyen de l’atmosphère et de son évolution en un lieu donné.
Dégradation : transformation, sous l’action de l’homme, d’un milieu à un autre moins apte à fournir les résultats escomptés.
Dégradation des terres : processus par lequel des phénomènes qui peuvent être naturels, abaissent la capacité actuelle et/ou future du sol à supporter la vie humaine. Quand ces
phénomènes sont dus à l’homme, on parle de dégradation anthropique. Y sont inclus, d’importants aspects de la dégradation tels que la déforestation (aboutissant à une perte de la richesse biologique) et le surpâturage (conduisant souvent à l’infestation par les mauvaises herbes).
Eau : liquide incolore inodore et insipide qui constitue un élément indispensable à la vie. En milieu continental, elle se trouve soit à la surface de la terre sous forme de ruisseaux, rivières, fleuves et lacs, on parle alors des eaux de surface, soit en profondeur dans des formations poreuses de sub-surface, on parle d’eaux souterraines ou d’aquifères.
Eau usée : eau ayant fait l’objet d’une utilisation domestique ou industrielle. Exploitation d’une ressource : utilisation d’une ressource ou toute autre mesure employée de façon continue pour contrôler la ressource afin de satisfaire les intérêts des acteurs. Fertilité du sol : c’est l’aptitude d’un sol à produire des récoltes en fonction de ses qualités intrinsèques et des techniques culturales utilisées. Celles-ci incluent la qualité du matériel végétal, la fumure, la protection phytosanitaire, les façons culturales (préparation du sol, taille et entretien) et le respect du calendrier cultural.
Inondation : débordement d’un cours d’eau, le plus souvent en crue, qui submerge les terrains voisins. Il est souvent étendu aux débordements d’ouvrages artificiels tels que retenues ou réseaux d’assainissement. On définit aussi l’inondation comme étant : “une submersion temporaire par l’eau de terres qui ne sont pas submergées en temps normal. Cette notion recouvre les inondations dues aux crues des rivières, des torrents de montagne et des cours d’eau intermittents ainsi que les inondations dues à la mer dans les zones côtières et elle peut exclure les inondations dues aux réseaux d’égouts“.
Mare : retenue d’eau stagnante naturelle ou artificielle dont la durée d’existence varie dans l’espace et le temps.
Pollution : dégradation d’un milieu naturel par des substances chimiques ou organiques provenant des déchets industriels, ménagers ou des traitements divers.
Ressource naturelle : produit ou support de l’écosystème utilisé par les acteurs pour la satisfaction de leurs besoins vitaux (eau, sol, faune, flore, air).
Ruissellement : écoulement temporaire des eaux de pluies à la surface de la terre. Sols : couche superficielle meuble de l’écorce terrestre résultant de la transformation de la roche saine sous jacente sous l’effet d’agents atmosphériques, par des processus physiques, chimiques ou biologiques.
Terre : matière constituant la partie superficielle du globe considérée comme élément de base pour les activités agricoles, sylvicoles et pastorales dans le secteur rural. Dans ce contexte, ce terme englobe aussi l’aspect spatial.
Variabilité climatique : phénomène normal traduisant les fluctuations des paramètres climatiques mais sur une courte durée.
Variabilité et changement climatiques : dans le présent document, c’est la modification notable ou variation significative d’un paramètre climatique, qu’elle soit naturelle ou due à des facteurs d’origine anthropique.
Zone à écologie fragile ; d’après le recueil des textes officiels relatifs à la gestion des forêts et de la faune au Cameroun (1994), c’est un terrain dont au moins une des ressources naturelles notamment l’eau, le sol, la faune et la flore est en cours de dégradation ou susceptible de l’être à court terme par l’action de l’homme ou des phénomènes naturels. Dans le cadre de ce travail, c’est une zone où la ressource eau est un facteur soit limitant ou en excès, soit en cours de dégradation ou susceptible de l’être.
Zones humides : étendues de marais, de fagnes, de tourbières ou d’eaux naturelles ou artificielles, permanentes ou temporaires, où l’eau est stagnante ou courante, douce, saumâtre ou salée, y compris des étendues d’eau marine dont la profondeur à marée basse n’excède pas six mètres.
ETAT DES LIEUX DE L’ENVIRONNEMENT DE LA COMMUNE DE LOUM
La Commune de Loum est caractérisée par une urbanisation croissante et préférentielle dans les zones périurbaines non structurées. Les dysfonctionnements dus à l’occupation anarchique de l’espace urbain ont été favorisés par l’insuffisance de l’offre de parcelles. La promiscuité observée peut être justifiée par la forte croissance démographique de l’aire urbanisée, la chute des revenus des ménages et la paupérisation croissante des couches populaires défavorisées. L’espace urbain est ponctué, en général, par des équipements collectifs, des entreprises, etc., qui ont des conséquences néfastes sur l’environnement.
Les principales activités rencontrées sont :
LES ACTIVITES AGRICOLES
Les activités agro-sylvicoles constituent la principale activité économique de la population de la Commune de Loum.
Les impacts négatifs des activités agro-pastorales dans la Commune de Loum peuvent se résumer par :
– la dégradation des sols, du couvert forestier et des ressources en eau qui peut entraîner un comblement et une
sédimentation des cours d’eau. Ceci est surtout du au développement des grandes plantations qui entraînent une
surexploitation des sols et du bois.
– l’érosion naturelle amplifiée par la multiplication de ces vastes plantations. – la pollution des eaux souterraines et des eaux
de surface par les rejets directs des effluents (pesticides, huiles) dans la nature ou dans les cours d’eau sans traitements et
par la mauvaise utilisation des produits phytosanitaires.
LES ACTIVITES MINIERES
Le sous-sol de la Commune de Loum recèle une quantité importante de ressources minières, notamment la pouzzolane exploitée de plus en plus pour la production du ciment, ses gisements sont évalués à plusieurs millions de tonnes. Il existe aussi d’autres produits volcaniques pour l’instant très peu exploités ou valorisés. Les dispositions sont actuellement entrain d’être prises pour la valorisation et le développement de ce secteur.
L’EXPLOITATION DU BOIS-ENERGIE
Les sources d’énergie rencontrées dans la Commune de Loum sont : le bois énergie qui assure la quasi-totalité des besoins des ménages de cette Commune et le charbon de bois. Il existe également des énergies alternatives (éolien, géothermie) mais qui ne sont pas actuellement utilisées. On utilise aussi d’autres formes d’énergies, mais dont la matière première n’est pas disponible dans la Commune de Loum. Ces formes d’énergie sont : l’énergie électrique, l’énergie pétrolière et gazière.
L’exploitation du bois énergie engendre des impacts sur l’environnement dans les alentours du site urbain où le déboisement se fait par cercles concentriques.
LES TRANSPORTS
« Là où la route passe, la ville suit ». Cet adage montre ainsi l’importance du transport routier dans le développement urbain et socio économique d’une région.
Dans la Commune de Loum, le transport routier est assuré par deux catégories de routes : les routes de catégorie A ou prioritaires qui relient la ville de Loum aux villes de Nkongsamba, Yabassi, Tombel, Douala, etc. ; et les routes de catégorie B qui partent de la ville de Loum vers l’arrière pays. Certaines de ces routes ne sont pas praticables pendant la saison de pluies.
Les transports routiers sont source de nombreux problèmes sur l’environnement : les accidents de circulation, la pollution de l’air par les suies, l’encombrement des chaussées et du paysage par des véhicules de transport en mauvais état ; etc.
Toutes ces activités produisent des déchets dont la gestion demeure mal maitrisée et qui ont des conséquences néfastes sur l’environnement.
GESTION DES DECHETS
La forte population de la Commune de Loum, conjuguée à la pléthore d’activités qui se développent en son sein entraînent une production croissante et non contrôlée des déchets. Cette dernière se manifeste par la prolifération de tas d’immondices, la présence de W.C à canon, la mauvaise gestion des eaux usées principalement aux abords immédiats des cours d’eaux et des drains, etc.
Cas des Déchets solides
Le ramassage et l’élimination des déchets solides restent préoccupants dans la ville de Loum. Ceux-ci se singularisent par une insuffisance de voies de desserte et l’éloignement ou l’absence des points de collecte des déchets solides de la population. Cette dernière y vit avec ses déchets. Dans la ville de Loum, près de 50% des ordures ménagères produites sont rejetées anarchiquement. Les lieux les plus sollicités sont les caniveaux, les rues, les lits des cours d’eaux qui serpentent les quartiers, les espaces libres, les maisons abandonnées, etc.
Le ramassage et l’élimination des déchets solides restent préoccupants dans la ville de Loum. Ceux-ci se singularisent par une insuffisance de voies de desserte et l’éloignement ou l’absence des points de collecte des déchets solides de la population. Cette dernière y vit avec ses déchets. Dans la ville de Loum, près de 50% des ordures ménagères produites sont rejetées anarchiquement. Les lieux les plus sollicités sont les caniveaux, les rues, les lits des cours d’eaux qui serpentent les quartiers, les espaces libres, les maisons abandonnées, etc.
La plus grande partie des déchets produits proviennent des ménages, des lieux de commerces et des lieux de services publics. Les déchets rencontrés sont majoritairement des déchets fermentescibles. On relève aussi, des textiles, des plastiques, des bouteilles, des verres, des métaux, des gravas, des déchets spéciaux, etc.
Les populations de la Commune manquent de technicité pour la gestion des déchets solides. Les enquêtes de terrain révèlent que les déchets solides enlevés à domicile par le service municipal sont de l’ordre de 30,3% seulement, celles déversées dans les rues, cours d’eaux et autres atteignent 43,2% (dont 15,4 % sont incinérés), le reste (26,5%) est déversé dans les bacs à ordures.
Toutefois, la municipalité dispose de moyens limités pour remédier à cette situation. Les déchets sont ramassés à l’aide des pelles et de 04 engins dont 03 trois tracteurs fournis par la PHP et 01 vieux camion Benne de marque Toyota 6 000. Une fois collectés, ces déchets ne subissent aucun traitement, aucun tri et sont déposés dans la décharge municipale de fortune. Le service de collecte de déchets est seulement assuré à certains endroits de l’aire urbanisée et par moment.
Les populations de la ville de Loum contribuent par leur incivisme car, elles continuent de jeter les ordures dans la nature aux abords des rues, dans des cours d’eau, etc., malgré les panneaux d’interdictions de jeter des ordures installés par la mairie.
Cas des déchets liquides
Le long de certains drains, l’on a constaté que la plus part des W.C ont un tuyau permettant de vidanger systématiquement les excrétas mélangés d’eau de bain directement dans les lits des drains, ce qui constitue une source de pollution de ces cours d’eau.
Les Eaux usées
En absence d’un réseau d’égout, la majeure partie des habitants de la ville de Loum et même la PHP préfèrent déverser leurs eaux après utilisation dans les rigoles qui par ruissellement se retrouvent dans les lits des cours d’eau, où elles renforcent la mauvaise qualité des eaux déjà polluées par les déchets.
Située en amont de la commune, du site urbain et de la rivière Mbété, la décharge municipale de Loum est une décharge anarchique caractérisée par des dômes d’immondices dont certains font environ 10 à 15m de haut sur une surface estimée à près de 500 m2. On retrouve en contrebas de ces montagnes d’ordures, une petite cuvette sur une superficie estimable à 250 m2qui reçoit des lixiviats issus de la décomposition des déchets solides se trouvant en amont avant que ceux ci ne se déversent sur les eaux de la rivière Mbété située plus bas.
Cette décharge est pourvoyeuse de pollutions physicochimiques et bactériologiques, car la fermentation des déchets est aujourd’hui à la base d’importantes émissions de méthane, gaz à effet de serre aux conséquences plus néfastes que le CO2. De plus, ces eaux assimilables aux eaux « dites hors classe » s’écoulent vers les bas fonds et contaminent toutes les ressources en eau disponibles. Or, les bas fonds de la ville de Loum et leurs environs sont fortement occupés par des populations, qui subissent régulièrement des inondations spectaculaires.
Cette décharge qui reçoit des déchets de toute sorte parmi lesquels les déchets dangereux comme les déchets hospitaliers est aussi fréquentée par des fouilleurs, aux rangs desquels des enfants. Ces derniers s’exposent alors au risque de piqûres par des objets souillés et de contraction de maladies. Ils peuvent en outre chuter des tas d’immondices et se retrouver dans la mare de lixiviats située à une vingtaine de mètres plus bas.
Cas de l’abattoir de Loum
La ville de Loum ne dispose pas d’abattoir aménagé. Il existe plutôt une placette non couverte de faible superficie à proximité de la route Douala-Nkongsamba et sur la berge droite du Mbété. Sur cette placette localisée en face de la décharge publique, les bêtes sont abattues sans respect des normes en la matière. L’élimination des déchets d’abattoirs qui y sont produits pose des problèmes sanitaires. Ces déchets sont susceptibles d’être chargés en polluants et sont directement rejetés dans le cours d’eau Mbété.
IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DES ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES SUR LES MILIEUX RECEPTEURS
Les activités décrites plus haut entraînent plusieurs types de pollution de l’environnement, dont les impacts sont les suivants : la pollution de l’air, la pollution et la perturbation des propriétés du sol, les nuisances sonores, la pollution des eaux de surfaces, la perturbation du régime d’écoulement des eaux, la pollution des eaux souterraines, les inondations, la squatteration des emprises des servitudes des axes routiers et des lignes électriques, la pollution visuelle, la pollution olfactive, l’exposition des métaux à l’air et risques associés, la destruction des zones à écologie fragiles etc.
LA POLLUTION DE L’AIR
La qualité de l’air de la Commune de Loum se dégrade par la conjonction de plusieurs facteurs, parmi lesquels nous pouvons citer : les traitements aériens de la Plantation du Haut Penja (P.H.P), les émissions des suies et le rejet dans l’air des sciures issues des menuiseries.
– La pollution de l’air par les traitements aériens de la Plantation du Haut Penja Cette forme de pollution est une problématique majeure. En effet, dans le cadre du traitement de ses plantations de banane douce, la P.H.P emploie des techniques aériennes de pulvérisation de produits fertilisants et phytosanitaires au moyen des avions. La fréquence de passage est bimensuelle. Les produits sont parfois pulvérisés en dehors du périmètre des plantations. Et même lorsqu’ils sont pulvérisés dans ce périmètre, ces produits sont déviés par les mouvements du vent et les écosystèmes immédiats et lointains sont mis en péril.
– Les émissions dans l’air de suies
Les suies1produites par les moteurs des véhicules (voitures, motos etc.), les activités industrielles et la combustion de la biomasse (combustion du bois, feux de brousses, incinération d’immondices etc.) contribuent aussi à la pollution de l’air. Les catégories de véhicules les plus impliquées sont les vieux camions qui transportent les produits agricoles (confère photo suivante), les autobus et bus de transport interurbain et les motos taxis. Les principaux polluants émis sont : le CO2, le CO, l’HC et le NOx. Ces gaz participent ainsi à l’aggravation de l’effet de serre et à la dégradation de la couche d’ozone. Le phénomène est préoccupant dans le centre urbain. Les fumées proviennent généralement des huileries et des ménages.
Emission de suies par un vieux camion à la place de l’indépendance
– Le rejet dans l’air des sciures issues des menuiseries
La Commune de Loum dispose de plusieurs menuiseries qui occupent le quotidien de la population, comme entreprise. Ces menuiseries, que l’on localise un peu partout au sein de la ville rejettent de la sciure de bois dans l’atmosphère augmentant ainsi le taux d’aérosols au sein de la commune.
En résumé, la pollution de l’air de la Commune de Loum a un impact négatif, de portée régionale et de longue durée car, les aérosols vont souvent très loin de la source d’émission. Ils participent d’une part à l’aggravation de l’effet de serre2et à la dégradation de la couche d’ozone, d’autre
– Les suies sont particules cancérigènes riches en carbone, résultant d’une combustion incomplète (dues notamment aux moteurs diesel, à l’activité industrielle et à la combustion de biomasse, dont le chauffage au bois, émetteur largement majoritaire dans le secteur résidentiel, et le brûlage à l’air libre).
– L’effet de serre est un phénomène naturel lié à l’absorption des rayonnements infrarouge (IR) de grande longueur d’onde renvoyés, par la surface terrestre, par des composés présents dans l’atmosphère, appelés gaz à effet de serre: dioxyde de carbone (CO2), méthane (CH4), eau (H2O), ozone (O3), protoxyde d’azote (N2O), et part ils affectent la santé des populations, en favorisant les maladies respiratoires (toux, rhume, etc.), le mal des yeux (conjonctivite), les maladies de la peau, etc.
POLLUTION ET PERTURBATION DES PROPRIETES DU SOL
Dans la Commune de Loum, le sol est pollué par des déversements des hydrocarbures dans les garages à travers toute la zone urbaine, des rejets industriels (déchets des huileries, etc.) mais également par des produits phytosanitaires, des détergents et d’engrais chimiques issues des activités agricoles, des déchets solides urbains et emballages non biodégradables.
halocarbures (dont le CFC). Une partie du rayonnement IR n’est pas renvoyée vers l’espace. L’énergie absorbée est transformée en chaleur. L’augmentation de l’effet de serre est responsable du réchauffement climatique.
Les zones de végétation naturelle sont exposées à la déforestation, qui résulte des actions du déboisement puis du défrichement liées à l’extension des terres agricoles et à l’urbanisation. La perte d’arbres qui ancrent le sol avec leurs racines, cause une érosion répandue sur les hauts sommets et vallées de la Commune de Loum. A cet effet, les zones de champs et de cultures sur les versants à plus de 340 mètres d’altitude sont plus susceptibles à l’érosion. Ainsi, sur certaines collines entourant la Commune de Loum, les activités de fouille, de terrassement, de prélèvement de pierres et de pouzzolane comme la colline de custom à la frontière entre la Commune de Loum et celle de Tombel (Sud-Ouest du Cameroun) déstabilisent le sol et favorisent l’érosion.
Cette forme de pollution a des impacts négatifs pour les propriétés du sol, car elle perturbe la fertilité et la structure du sol, détruit sa capacité à fixer le carbone, appauvrit la biodiversité etc. Ces impacts sont réversibles, puisque avec le temps, la nature peut reprendre son court ; ils sont certains de se produire.
NUISANCES SONORES
La Commune de Loum est soumise aux nuisances sonores dont les origines sont diverses : les activités de la carrière d’exploitation de la pouzzolane de custom, les engins (tracteurs, camions, avions de la P.H.P et des autres plantations), les klaxons de véhicules (transport urbains et interurbains), les ateliers de menuiseries, les scieries etc., la musique publicitaire dans les marchés, la musique de détente dans les bars, les restaurants, les dancing, les églises ; ce qui nuit à la tranquillité des populations. Cette pollution est susceptible de s’élever avec l’accroissement des activités économiques et l’urbanisation. Ses effets sont réversibles puisque le niveau de bruit revient à la normale après l’activité.
POLLUTION DES EAUX DE SURFACE
Les rejets des huileries, les rejets domestiques (bains, excréments, ordures, etc.), agricoles (pesticides, engrais azoté, etc.), des abattoirs, les hydrocarbures déversés, les déchets hospitaliers trainent vers les drains et les cours d’eau. Il s’en suit donc une pollution des eaux de surface. Le phénomène, bien qu’observé dans toute la ville est plus saillant sur deux principaux sites dont l’un se situe en amont de la ville (Pont de Mbété) et l’autre au cœur même de la ville (quartier indépendance).
Les rejets des huileries, les rejets domestiques (bains, excréments, ordures, etc.), agricoles (pesticides, engrais azoté, etc.), des abattoirs, les hydrocarbures déversés, les déchets hospitaliers trainent vers les drains et les cours d’eau. Il s’en suit donc une pollution des eaux de surface. Le phénomène, bien qu’observé dans toute la ville est plus saillant sur deux principaux sites dont l’un se situe en amont de la ville (Pont de Mbété) et l’autre au cœur même de la ville (quartier indépendance).
– Le site du pont de Mbété abrite la décharge publique (sur la rive gauche) et la place de l’abattoir municipal (sur la rive droite). C’est un endroit où les lixiviats issus de la décomposition des déchets solides ménagers et des déchets hospitaliers de la décharge se déversent dans les eaux de la rivière Mbété située en contrebas. De même, le sang des bêtes égorgées y est déversé dans les mêmes eaux par les auteurs desdites opérations.
La pollution des eaux souterraines entraîne la prolifération des vecteurs de maladies hydriques. C’est un impact probable, de portée ponctuelle, car il est confiné aux périmètres du sol pollué. Il est d’intensité basse et son importance est absolue.
LES INONDATIONS
Les inondations peuvent avoir de nombreuses causes, cumulables dont les plus importantes sont : – les causes naturelles, liées aux aléas climatiques et phénomènes météorologiques extrêmes ou à la morphologie du terrain qui empêche l’écoulement habituel de l’eau ;
– les causes anthropiques directes : le drainage, l’irrigation, l’imperméabilisation et la dégradation des sols, certaines pratiques agricoles intensives et le phénomène d’urbanisation peuvent accélérer le ruissellement de l’eau et en limiter l’infiltration ;
– les causes humaines indirectes, liées aux modifications climatiques globales (émissions de gaz à effet de serre).
Le Commune de Loum n’est pas épargnée de nos jours par ce phénomène d’origine naturelle et anthropique. Plusieurs zones de la ville sont soumises à des inondations qui se manifestent différemment d’un endroit à l’autre. Toutefois celles-ci sont liées aux aléas climatiques, au relief, à la géologie et aux facteurs anthropiques (urbanisation, déforestation, etc.).
En effet, la pauvreté grandissante ainsi que la faible capacité d’anticipation des autorités municipales poussent les populations à s’installer spontanément dans les zones non aménagées que constituent les bas fonds marécageux et les flancs de montagnes obstruant ainsi l’écoulement des eaux et s’exposant aux inondations.
De plus l’urbanisation augmente le ruissellement des eaux tout en diminuant l’infiltration et l’évapotranspiration (Tchotsoua., 2008). Ainsi, au fur et à mesure que la Commune de Loum s’urbanise, il devient difficile que les eaux de pluies s’infiltrent dans le sol, elles s’écoulent donc directement vers l’aval en faisant fluctuer rapidement le niveau des cours d’eaux et des rivières ; et dans un contexte marqué par une urbanisation anarchique on assiste à des inondations spectaculaires.
Les inondations de la ville de Loum sont aussi dues aux eaux usées de la PHP. En effet, la PHP dispose d’un drain spécifique, aménagé par elle-même pour des fins d’évacuation de ses eaux usées en direction du cours d’eau Mbété. Ces eaux usées coulent permanemment sous forme d’un ruisseau. Elles parcourent une bonne partie de la ville, avant de se jeter dans le lit du Mbété au quartier Manengwassa. Elles sont chargées d’alluvions qu’elles arrachent en amont, lorsque la pente est forte et la vitesse du ruisseau élevée. Lorsque la vitesse du ruisseau diminue sur les faibles pentes et sur les méandres, ces alluvions sont déposées. Ces dépôts d’alluvions se font le plus souvent soit sur la rue, où ils y créent des mares permanentes, obstruent la voie, dégradent le bitume, etc. soit alors sur le cours d’eau Mbété où ils contribuent à l’ensablement.
Ces eaux créent aussi, au quartier Manegwassa des inondations permanentes qui affectent des maisons d’habitation, la rue,
etc.
L’incident le plus grave qui naît de ces inondations est le risque sanitaire. En effet, pendant les périodes d’inondation, les eaux débordent les latrines et les puits et il s’en suit un échange de pollution entre les effluents de latrines et les eaux de puits. Après l’inondation, le cours de vie redevient normal et les populations, peu sensibilisées s’alimentent de nouveau en eau dans les puits contaminés, s’exposant aux différentes maladies hydriques dont la plus redoutée est sans doute le choléra.
En outre, ces inondations poussent les populations à déguerpir de leurs habitations ; elles dégradent aussi les rues, entrainent des pertes matérielles importantes, etc. La carte suivante fait ressortir les zones inondables de la Commune de Loum.
LA SQUATTERATION DES EMPRISES SERVITUDES DES AXES ROUTIERS ET DES LIGNES ELECTRIQUES
On a observé lors des enquêtes de terrain que les emprises des servitudes électriques (lignes haute tension) et des routes provinciale et nationale ont été squattérisées par une population en quête d’un abri. Certains des occupants sont titulaires des titres fonciers qui réconfortent leur installation.
Cette situation présente à la fois des risques d’électrocution et de déguerpissement des populations si rien n’est fait par les autorités compétentes.
L’EXPOSITION DES METAUX A L’AIR ET LES RISQUES ASSOCIES
A certains endroits (quartier indépendance, quartier étapes, etc.), les métaux de plusieurs natures, dont les plus rencontrés sont les carcasses de véhicules et le fer à béton sont exposés à la nature et constituent des risques permanents pour les populations.
LA DESTRUCTION DES ZONES A ECOLOGIES FRAGILES
La Commune de Loum, dans sa diversité physique (relief, géologie, pédologie, végétation, hydrographie), climatique et de par sa position géographique possède plusieurs écosystèmes fragiles dont la gestion durable est une préoccupation permanente. Ces zones sont principalement:
– les zones humides (inondables) qui ont déjà fait l’objet des investigations au paragraphe 7 ; – les zones des montagnes
parmi lesquelles le mont Koupé de Loum ;
– les zones forestières qui subissent des dégradations ;
– l’aire urbanisée de par les pollutions et inondations qui y sont générées;
– les réserves forestières ;
– les cours d’eaux; etc.
No | Ecosystèmes | Caractéristiques | Causes des dégradations | Problèmes environnementaux |
01 | Mont Koupé | Altitude 1040m, pentes fortes, zone bien arrosée | Exploitation de la pouzzolane. | érosion hydrique et éolienne des sols, destruction du mont, etc. |
02 | Reserve forestière de Loum | Biodiversité riche et variée | déforestation, braconnage, pâturage | Perte de la biodiversité |
03 | Cours d’eau Mbeté etc. | Ecoulement permanent | climat, pression démographique, érosion, mauvaises pratiques agricoles | ensablement du lit des cours d’eau, modification du régime hydrologique, conflits entre les différents utilisateurs de l’eau, perte de la biodiversité, pollutions |
04 | L’aire urbanisée | Relief plat | Urbanisation galopante, assainissement approximatif | Inondations, pollutions diverses |
05 | Zones inondables du site urbanisé (Abattoir, Madagascar, Mpondo, Kombi I, Dimithé) | Relief plat, habitât anarchique, inondations permanentes et temporaires, biodiversité riche. | Pauvreté, érosion, pression démographique, urbanisation, agriculture industrielle, etc. | Prolifération des vecteurs et des cas de maladies, pertes de biens matériels, destruction de la biodiversité, insécurité, etc. |
LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES
Le Changement climatique correspond à la modification persistante ou irréversible des paramètres climatiques dans le temps. Ce dernier terme fait en général référence aux tendances à plus long terme de la température moyenne ou des précipitations, ou encore de la variabilité climatique elle-même et souvent à des tendances découlant entièrement ou en partie des activités humaines, notamment le réchauffement planétaire causé par la combustion des énergies fossiles, la déforestation et les pollutions atmosphériques diverses qui augmentent la concentration des gaz à effet de serre (GES): dioxyde de carbone (CO2), méthane (CH4), oxyde nitreux (N2O), halocarbures ou CFC (chlorofluorocarbures), ozone (O3), etc. Nous nous contenterons de l’analyse des causes, des manifestations et des conséquences observables dans la ville Loum.
COMMUNE DE LOUM ET CONTRIBUTION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
Les principaux aspects environnementaux contribuant au changement climatique sont : – L’émission des gaz à effet de serre : les fumées provenant du système de transport routier, les fumées des feux de brousses (méthode quasi généralisée ici), les fumées des huileries artisanales, les fumées provenant de l’incinération des ordures (seule méthode de traitement des déchets dans la localité), etc.
– Le rejet dans la nature des sciures de bois émises par les menuiseries de la localité,
– L’enfouissement au sol des ordures ménagères, – La déforestation due à l’exploitation forestière, la création des
plantations, l’urbanisation, etc.
– L’émission du méthane par décomposition des ordures ménagères,
– La surexploitation du réseau hydrographique pour l’irrigation des plantations de bananerais.
MANIFESTATIONS DE LA VARIATION CLIMATIQUE A LOUM
Les principales manifestations du changement climatique dans la Commune de Loum sont : La hausse moyenne des températures journalières sur la période 1970-2002, de l’ordre de 0,2°C contre 0,4 °C pour la période 1990-2002 ;
La baisse générale des pluies interannuelles obtenues actuellement par rapport aux moyennes obtenues antérieurement. (Lienou et al, 2008 ; Ndam, 2009 ; Bineli, 2009).
IMPACTS SUR LES DIFFERENTS ECOSYSTEMES
– La modification du régime des cours d’eau qui entraine un effet sur la production halieutique ;
– Des inondations ;
– L’intensité et la durée des fortes températures ont de lourdes répercussions sur la disponibilité et la gestion des
ressources en eau, notamment par le biais de l’évaporation, etc.
Tableau 5: Analyse SWOT du contexte environnemental
FORCES | FAIBLESSES |
– Lois de l’urbanisme, de la Lois de l’urbanisme, de la décentralisation, de l’environnement, des forets etc. – Existence d’un cadre institutionnel adéquat en matière d’environnement – Richesses forestières – Présence de la PHP, principal partenaire de la Commune en matière de gestion de l’environnement | – Présences de nombreuses activités, sources de productions – Faiblesse du système de gestion de l’environnement – Prolifération des décharges sauvages de déchets solides – Squatteration des emprises des axes routiers et des servitudes électriques – Absence d’une décharge moderne et contrôlée des déchets – Absence d’un véritable abattoir municipal – Pollution des écosystèmes terrestre, aquatique, éolien, – Actes d’incivisme de plus en plus nombreux et surtout tolérés – Des changements climatiques affectant la gestion et la disponibilité des ressources en eau – Destruction des zones à écologie fragiles – Existence de nombreuses zones soumises aux risques d’inondations et d’érosions |
OPPORTUNITES | MENACES |
– Elaboration du POS de Loum – Les nuisances et leurs mesures d’atténuation sont identifiées – Disponibilité de la stratégie nationale de gestion des déchets – La législation prévoit des mesures à prendre pour lutter contre la pollution industrielle | – Risques de maladies diverses (épidémies) Asphyxie écologique de la ville – Croissance démographique – Vulnérabilité aux risques d’inondations, et d’érosion – Accroissement des sources de pollution – Urbanisation – Vulnérabilité aux changements climatiques |
SITUATION DEMOGRAPHIQUE ET SOCIO-ECONOMIQUE
La prise en compte de la démographie dans l’élaboration d’un plan d’occupation des sols est nécessaire pour apprécier le développement socio-économique et infrastructurel de la localité étudiée ainsi que la planification des équipements par une analyse du besoin et de l’existant présents et futurs par le biais des projections démographiques.
Pour cette étude, l’analyse démographique se rapporte à l’examen de l’état et de la structure de ladite population, à la mobilité résidentielle et à certaines caractéristiques des ménages telles que la taille, l’âge du chef, le sexe du chef et sa situation matrimoniale
La situation sociale et socio-économique, quant à elle fait référence au cadre de vie, à la religion, à l’éducation, à l’emploi, aux revenus et aux dépenses. Elle met aussi en exergue les disparités spatiales et celles liées au genre.
Afin d’appréhender la situation socio-économique et démographique de Loum, nous avons des données primaires issues des 877 ménages qui ont été enquêtés en septembre 2015 et les données secondaires issues du BUCREP et sources diverses. Notons que cette enquête ménage ne s’est pas étendue à décrire tous les individus dans les ménages comme c’est le cas dans les enquêtes de grande envergure à l’instar d’EDS (Enquête Démographique et de Santé), mais s’est limitée aux éléments caractérisant le ménage ou son chef. Autrement dit, les informations relatives à la population toute entière de Loum (effectif, structure) sont issues des données secondaires.
Dans cette section, nous présentons au premier paragraphe les résultats issus ayant pour source le RGPH 2005, l’état de la population et la croissance démographique, les projections démographiques, la structure par âge et par sexe de la population, l’évaluation du bonus démographique, la composition ethnique. Le deuxième paragraphe quant à lui expose quelques résultats obtenus sur la base de l’enquête ménage, notamment les caractéristiques socio
démographiques (âge, sexe, statut matrimonial, migration et mobilité résidentielle), socio culturelles (niveau d’instruction, religion, nationalité) et socio-économiques (emploi, activité économique, revenus et dépenses des ménages).
ETAT ET STRUCTURE DE LA POPULATION
Examiner l’état de la structure d’une population fait référence à la prise en compte du volume de la population (état) à une période donnée et de sa répartition suivant certaines caractéristiques (structure) parmi lesquelles le milieu de résidence, l’âge et le sexe apparaissent comme les plus importantes. Les projections, quant à elles, correspondent à l’estimation du volume global de la population dans le futur sous certaines hypothèses. Celles-ci conduisent aux variantes de développement.
ETAT ET STRUCTURE DE LA POPULATION SELON LE MILIEU DE RESIDENCE
Le pays compte jusque-là trois recensements généraux de la population et de l’habitat (1976, 1987 et 2005). Les effectifs de la population de Loum entre le RGPH 2005 et la période 2015- 2020 sont estimés sur la base des tendances observées entre les 3 recensements.
Tableau 6 : Evolution de l’état de la population (nombre d’habitants) de Loum selon le milieu de résidence
Années 1976 1987 2005 2010e 2015e 2020e |
Urbain 26 754 28 645 37 537 42535 48198 54616 |
Rural 3NA NA 2 170 2459 2786 3157 |
Ensemble NA NA 39 707 44994 50985 57773 |
NA=Non Attribué e=Estimation
Le tableau n°1 dénote une forte urbanisation démographique de la ville de Loum, en fait près de 94,5% (37 537 sur 39 707) d’habitants de la commune de Loum vivait en 2005 dans le chef-lieu de l’arrondissement qui est considéré comme couvrant l’espace urbain de la localité. Ce chiffre peut se révéler flatteur mais cela résulte en partie de la catégorisation adoptée lors des analyses du RGPH 2005 et c’est sur cette base que nous avons effectué nos calculs jusqu’en 2020 (période pour laquelle on supposerait que le POS commence à porter des fruits).
Ainsi, dans cette lancée, on pourrait considérer que le taux d’urbanisation démographique de Loum est presque saturé, sachant qu’en 2005, le taux urbanisation était de 48,8% à l’échelle nationale.
S’agissant de la densité de la population (nombre d’habitants au km2), elle est estimée en 2005 à 91,9 hab/km2 (39707/285), une valeur largement supérieure à la moyenne nationale qui était NA signifie Non Attribué, cela résulte du fait que les sources de données disponibles ne mentionnent pas avec exactitude les effectifs de la population rurale et urbaine du Loum actuel car les données des RGPH 1987 et 1976 prennent en considération l’ancienne subdivision qui intégrait Njombé-Penja dans Loum.
évaluée à 37,5 hab/km2. On peut ainsi dire que le territoire de Loum est assez surpeuplé dans le contexte camerounais, d’autant plus qu’en 2015, elle peut être approximée à 139 hab/km2. En 2015 on atteindrait les 100 hat/ha. Ce qui a un impact considérable pour l’occupation foncière, dans la mesure où les terres sont par conséquent difficiles d’accès
CROISSANCE ET PROJECTIONS DEMOGRAPHIQUES.
L’analyse de la croissance de la population de Loum actuelle pose quelques problèmes, principalement du fait que durant le 1er et le 2ème RGPH Njombé-Penja se trouvait dans Loum. Néanmoins, dans un site internet (Moreless) comparant l’évolution démographique des villes camerounaises durant les périodes intercensitaires, on a pu extraire les effectifs du Loum urbain. Ces chiffres (cf. tableau n°1) révèlent une évolution croissante de la population urbaine comme dans l’ensemble du pays, ce qui induirait par ricochet une augmentation progressive de la population de l’ensemble de la commune.
Ainsi le taux de croissance urbaine entre 1976 et 2005 soulignerait un gain moyen de 1,17%/an (moyenne géométrique) avec près de 1,5%/an entre 1987 et 2005, contre 0,6%/an entre 1976 et 1987. On a ainsi près de 1% de différence entre les taux moyens des deux sous-périodes. Sur la base de cette tendance, entre 2005 et 2015, le taux moyen se situerait autour de 2,5% (1,5%+1%). Ce qui sous-entend une évolution avec un taux de croissance constant, c’est donc une tendance exponentielle : Pn = P0ent, où P0= population de l’année de base, Pn = population à estimée à l’année courante t, n est le nombre d’années écoulé entre l’année 0 (1976 par exemple) et l’année courante t.
Les effectifs présentés dans le tableau 7 représentent les projections de 2020 jusqu’à 2030 (date d’horizon du POS) selon les 3 scénarii suivants :
Hypothèse haute (Scénario 1)
En supposant que :
– la ville Loum parvienne à affirmer sa position stratégique de ville cosmopolite, zone tampon entre la partie anglophone et
francophone et territoire d’interconnexion entre le département du Moungo, Nkam et Koupé Manengouba des régions du
Littoral et du Sud ouest
– les projets structurants éminent se concrétisent notamment la réalisation de R16 qui est un axe stratégique permettant de
relier la partie grand Ouest et le Sud-ouest à la ville novelle de Kribi, le projet d’exploitation des gisements de pouzzolane
de la frontière de la Commune de Loum avec la Commune de Tombel et de Loum Chantier K99 ;
– le nombre d’établissements du niveau secondaire soit augmenté à l’instar du Lycée bilingue B en construction et de
niveau supérieur à créer ;
– qu’au moins un agropole soit créer dans la localité compte tenu de la disponibilité des ressources ;
– de véritables unités industrielles de transformation du bois y soient implantées ;
– le renforcement de l’attractivité territoriale de la Commune à travers la remise à niveau des équipements,
l’embellissement, la communication territoriale, l’amélioration de l’offre de logements de qualité, etc. ;
– que de mutations profondes tant au niveau de la mentalité rétrograde qu’au niveau de la recherche de vraies
compétences capables d’initier et de conduire des projets territoriaux soient opérées ;
– sur le plan de la stabilité politique du Cameroun, la situation soit maîtrisée ;
– la mise œuvre de vision de l’émergence du Cameroun à l’horizon 2035, dont les axes stratégiques opérationnels contenus
dans le DSCE peinent vraiment à se concrétiser, retrouve son sentier projeté ;
– que la route Loum-Kribi n’ait pas d’impact significatif sur la déviation du trafic Yabassi Loum etc.
De 2015- 2030, la population de Loum va croître au taux moyen de 2,8% par an comme présenté dans le tableau ci-dessous
Hypothèse moyenne (Scénario 2)
On suppose que rien ne va changer significativement et que la population va simplement évoluer suivant les tendances du BUCREP, de 2020 à 2030, la population de Loum pourra croître au taux moyen de 2, 3% par an. Ceci peut se justifier par la lenteur actuelle de la réalisation des projets, une émigration vers la ville de Kribi, la non réhabilitation de la route régionale R16, l’incapacité des autorités à mobiliser les fonds pour la remise à niveau des équipements, etc.
Tableau 7 : Projections de la population de Loum (en nombre d’habitants) selon les 3 scénarios de 2020 à 2030
Scénarios Années 2015 2020 2025 2030 |
Urbain 48198 54616 62823 72264 Rural 2786 3157 3631 4177 Scénario 1 (2,8%) Ensemble 50985 57773 66455 76441 |
Urbain 48198 54616 61888 70128 Rural 2786 3157 3577 4054 Scénario 2 (2,5%) Ensemble 50985 57773 65465 74182 |
Urbain 48198 54616 61272 68740 Scénario 3 Rural 2786 3157 3542 3973 (2,3%) Ensemble 50985 57773 64814 72713 |
STRUCTURE PAR AGE ET PAR SEXE
L’actuelle structure par âge et par sexe est calquée sur la composition de 2005, l’hypothèse sous jacente est que la structure de la population de 2015 est la même que celle de 2005. Cette composition révèle une population constituée en majorité de femmes, le sex-ratio étant de 96,4 dans l’ensemble et de 95,7 en zone urbaine. Ce qui signifie qu’on a en moyenne 96 hommes pour 100 femmes dans l’ensemble de la Commune et dans la ville de Loum.
Cette situation est semblable à celle observée au niveau national, où on comptait en 2010, environ 98 hommes pour 100 femmes (BUCREP, 2010).
Cependant, dans les campagnes, le sex-ratio est à l’avantage des hommes, en l’occurrence 109,1 hommes pour 100 femmes, cette tendance est légèrement au-dessus de la valeur nationale en milieu rural qui était de 100,9 en 2005. Ce constat résulterait du fait que les allochtones qui pratiquent de l’agriculture dans les villages vivent généralement seul, c’est-à-dire en absence de leur famille (femme(s) et enfant (s)).
Tableau 8: Répartition de la population de Loum (nombre d’habitants) en 2015 par sexe selon le milieu de résidence
MILIEU DE RESIDENCE SEXE | URBAIN | RURAL | ENSEMBLE |
MASCULIN FEMININ | 23568 24630 | 1453 1333 | 25022 25963 |
ENSEMBLE | 48198 | 2786 | 50985 |
Sex-ratio | 95,7 | 109,1 | 96,4 |
L’analyse par âge et par sexe dans la commune de Loum en 2015 présente une population relativement jeune avec 50% d’individus ayant moins de 18,6 ans, notamment chez les hommes où la moitié a moins de 17,7 ans. Dans l’ensemble de la commune la moyenne d’âge est de 24,7 ans, dont 24,5 ans en milieu urbain et 28,3 ans en milieu rural. Ainsi, les personnes vivant dans les villages sont en moyenne plus âgées que les citadins, et les femmes relativement plus âgées que les hommes (25,7 ans de moyenne pour les femmes contre 23,6 ans pour les hommes). Ces chiffres qui suivent la tendance observée au niveau national ne constituent aucun handicap significatif pour la croissance démographique.
Tableau 9: Age moyen et médian (en années) de la population de Loum en 2015 par milieu de résidence selon le sexe
Milieu de résidence | Sexe | Age moyen | Age médian |
Urbain | Masculin Féminin | 23,3 25,5 | 17,5 19,5 |
Les 2 sexes | 24,5 | 18,4 | |
Rural | Masculin Féminin | 27,8 28,8 | 22,6 24,8 |
Les 2 sexes | 28,3 | 23,8 | |
Ensemble | Masculin Féminin | 23,6 25,7 | 17,7 19,6 |
Les 2 sexes | 24,7 | 18,6 |
Autres indicateurs socio-économiques et démographiques liés à la structure par âge et par sexe de la population de Loum (estimés en 2015).
Tableau 10: Autres indicateurs liés à la structure par âge et par sexe (estimés en 2015)
N° | Indicateurs | Urbain | Rural | Ensemble |
*Indices de jeunesse et de vieillesse (stratification de la population selon l’âge) | ||||
1 | Population de moins de 15 ans o Masculin o Féminin o Ensemble o Poids démographique (en % de l’ensemble) | 9439 9061 18500 38,4 | 502 448 950 34,1 | 9941 9509 19450 38,1 |
2 | Population d’âge actif (15-59ans) o Masculin o Féminin o Ensemble o Poids démographique (en % de l’ensemble) | 12654 13349 26003 53,9 | 820 729 1550 55,6 | 13475 14078 27553 54,0 |
3 | Personnes du 3ème âge (60-79 ans) o Masculin o Féminin o Ensemble o Poids démographique (en % de l’ensemble) | 1308 2025 3333 6,9 | 113 139 252 9,0 | 1421 2164 3585 7,0 |
4 | Personnes du 4ème âge (80 ans et +) o Masculin o Féminin o Ensemble o Poids démographique (en % de l’ensemble) | 167 195 362 0,8 | 18 17 35 1,2 | 185 212 397 0,8 |
5 | Rapport de dépendance (nombre d’inactifs pour 100 actifs) | 85,4 | 79,8 | 85,0 |
*Indices pour les services sociaux de base et électoraux (éducation de base, vaccination, MST-IST, élections, loisirs) | ||||
7 | Population âgée de moins de 5 ans o Masculin o Féminin o Ensemble o Poids démographique (en % de l’ensemble) | 3404 3189 6593 13,7 | 237 198 435 15,6 | 3642 3387 7029 13,8 |
8 | Population scolarisable au primaire (6-14 ans) o Masculin o Féminin o Ensemble o Poids démographique (en % de l’ensemble) | 5282 5187 10470 21,7 | 221 216 437 15,7 | 5503 5403 10907 21,4 |
9 | Adolescents (12-19 ans) o Masculin o Féminin o Ensemble o Poids démographique (en % de l’ensemble) | 4925 4756 9681 20,1 | 210 180 390 14,0 | 5136 4936 10072 19,8 |
10 | o Féminin o Ensemble o Poids démographique (en % de l’ensemble) | 12562 23524 48,8 | 777 1597 57,3 | 13338 25121 49,3 |
*Indices pour la fécondité et la santé de la reproduction | ||||
11 | Femmes en âge de procréer (12-49 ans) o Poids démographique (en % de l’ensemble) | 13854 55,2 | 690 51,7 | 14273 55,0 |
12 | Femmes soumises à la fécondité légitime (15-49 ans) o Poids démographique (en % de l’ensemble) | 11835 48,1 | 618 46,3 | 12452 48,0 |
Le tableau N°5 peut susciter quelques commentaires par rapport au niveau national (BUCREP, 2010). L’indice de jeunesse (% des moins de 15 ans) qui a une valeur de 38,1% dans l’ensemble de la commune est en-deçà du niveau du pays qui s’élève à 48%, cependant le rapport de dépendance (en termes d’âge) est de 85 inactifs pour 100 actifs. Cela révèle un bonus démographique supérieur à celui observé au niveau global, soit 98 inactifs pour 100 actifs. Ce qui représente un véritable atout, dans la mesure où le renouvellement et le remplacement de la population sont quasiment assurés, en outre les personnes du 3eet du 4eâge représentent moins de 8% de la population de Loum.
Cependant, les femmes en âge de procréer sont en proportion supérieure à la nationale, soit 55% contre 26% dans l’ensemble, avec un quota plus élevé en zone urbaine (55,2%) qu’en zone rurale (51,7%).
Pour le reste des indicateurs de ce tableau, ils sont nécessaires pour planifier les besoins en infrastructures et équipements sociaux.
COMPOSITION ETHNIQUE DE LA POPULATION
La population du Loum se détermine par son caractère hétéroclite. Elle est le résultat d’une concentration de plusieurs groupes ethniques autochtones, immigrés ou allogènes.
Les ethnies autochtones
Les personnes considérées comme autochtones sont les premières occupantes à l’époque de la colonisation allemande. Elles sont communément appelées les Mbos, et représentent à peu près 16 % (CVUC, août 2015) de la population.
On distingue :
– les BAFOUNS installés au centre de l’unité administrative de Loum et se retrouvent aussi dans l’arrondissement de
Njombe-Penja;
– les BONKENG dans les villages Bona Oh, Bonambomé, BonaOllo et Njombe
– les BABONGS limitrophes avec les Yabassi.
Ces populations ou ethnies sont administrées traditionnellement par des chefferies traditionnelles. Une chefferie de 1er degré pour le Canton Bonkeng réside à Njombé-Penja et d’une chefferie de 2ème degré pour le Canton Babong. Ces chefs sont secondés par les chefferies de 3ème degré dans les villages.
Les ethnies immigrées
La population allogène ou immigrée se retrouve sur l’ensemble de la commune. Par ordre d’importance, on retrouve :
● Les Bamilékés : ils constituent la forte majorité des populations immigrées ; environ 80 %. Cette forte expansion des
Bamilékés résulterait principalement de l’attrait procuré par la fertilité du sol d’une part, et d’autre part la situation de Loum
(Zone de transit entre la grande métropole Douala et les villes de l’Ouest).
● Les Nordistes (PEULS, HAOUSSA) : Très islamisés,
● Les Fang-Betis.
Outre ces trois ethnies qui sont les plus importantes, on trouve également les Bassa, les Bamoun, les Bafia, et les Yabassi. La communauté étrangère, non négligeable est essentiellement composée de Nigérians. Pour ce qui est des relations inter ethniques, elles sont pacifiques et il n’existe aucun conflit. On note plutôt une cohésion et une implication de tous pour les activités de développement dans le village, ceci à travers les travaux d’investissement humain et les contributions pour les projets de développement. Cela constitue un atout à exploiter pour la mise en œuvre de la décentralisation.
REPARTITION SPATIALE
En se référant au RGPH de 2005, la population de la commune de Loum qui était estimée à 39 707 se répartissait sur 40 unités géographiques élémentaires, soit 14 villages ruraux et 26 quartiers urbains dont les poids démographiques variaient entre 10,62% (Ngodi III) et moins d’1% (Mpondo, 0,80%). Le graphique 4 indique la répartition de la population par quartier au 3ème RGPH.
CARACTERISTIQUES DES MENAGES
L’enquête ménage a permis de recueillir des informations sur certaines caractéristiques des ménages. Notamment les caractéristiques socio-démographiques, socio-culturelles et socio économiques.
Caractéristiques socio-démographiques associées au ménage
Les variables permettant de saisir l’aspect socio-démographique dans le cadre de notre enquête sont l’âge, le sexe, le statut matrimonial, la migration et la mobilité résidentielle.
Age du chef de ménage
L’âge est la durée séparant la date d’observation de la date de courante. Dans le cadre de cette étude, l’on considère l’âge révolu c’est-à- dire celui du dernier anniversaire. Au cours de cette enquête, 877 ménages ont été dénombrés et autant de chefs de ménage. Cependant 47 n’ont pas déclaré leur âge, ce qui nous ramène à un total de 830 ménages qui ont renseigné la question.
Cet âge varie entre 20 et 90 ans, avec une moyenne de 46,8 ans et une médiane de 45 ans (cf. tableau 11). Au sein de ces ménages ,623 chefs sont des hommes soit 75,06% et 207 des femmes soit 24,94%. L’âge moyen pour chacun des sexes est respectivement de 45,61 ans et 50,50 ans. Ce qui révèle que les femmes chefs de ménages sont relativement plus âgées que les hommes. Le constat effectué dans l’ensemble de la population (cf. tableau 11) est ainsi conforté pour les chefs de ménage.
Tableau 11: Age moyen et médian (en années) des chefs de ménage selon le sexe
Sexe du chef de ménage Age du chef de ménage Minimum Maximum Ecart-type Moyenne Médiane |
Homme 20 86 13,61 45,61 43,00 Femme 22 90 14,91 50,50 50,00 Total 20 90 14,10 46,83 45,00 |
La majorité des chefs de ménage ont un âge qui varie entre 35 et 44 ans, soit 27,2% (de 830). Les chefs âgés d’au-moins 55 ans représentent 30,4% de l’ensemble. Le plus frappant est le pourcentage des chefs de ménage âgés de moins de 25 ans qui ne représentent que 2,7% des enquêtés. Cependant, ce résultat n’est guère surprenant dans la mesure où dans le contexte de la localité et du pays, les personnes âgées de moins de 25 ans vivent encore généralement sous le toit des parents.
De façon différentielle, quel que soit le sexe, la tranche 35-44 ans est la plus représentée chez les hommes (28,9%) et 45-54 ans chez les femmes (22,7%). Pour les 55ans et plus, on a 27% d’hommes contre 40,6% de femmes.
Tableau 12: Répartition des ménages par tranche d’âge des chefs de ménage selon le sexe
Statut matrimonial du chef de ménage
La prise en compte du statut matrimonial montre que près de 7 chefs de ménages sur 10 sont en union. Les célibataires ne représentent que 14,8% (sur 836) de la population des chefs de ménage, 15,1% sont veufs (veuves) et seulement 2,3% d’entre eux sont divorcés/séparés . Ainsi, près de 70% des ménages (soit 67,6%) seraient constitués de familles complètes (père, mère(s) et enfants), ce qui induirait une demande assez considérable en eau et sources d’énergie, avec une grande production de déchets solides ménagers.
Il faut souligner que dans la population des chefs de ménages en union, 37,3% sur 566 en union libre et 62,7% en union formelle (mariés). Parmi les mariés on a 84,9% de mariages monogamiques, 15,1% de polygames et parmi ceux-ci, 75% des hommes ont deux (02) épouses, 22,7% en ont trois (03) et 2,3 en ont quatre (4).
Par rapport au sexe, on constate que 51,7% de femmes sont des veuves contre 3,2% d’hommes, ce qui relève une mortalité adulte masculine assez élevée et par conséquent un lourd fardeau économique pour les femmes.
Taille du ménage
Dans la ville de Loum, le nombre moyen de personnes vivant habituellement par ménage est de 5,46 soit une moyenne légèrement au-dessus de la moyenne nationale qui est de 5 (BUCREP, 2010). Par ailleurs, 50% des ménages ont une taille supérieure à 5 personnes (médiane).
Les ménages dirigés par les femmes sont les moins denses, en effet, la taille va de 1 à 12 personnes avec une médiane de 4 personnes dans ceux-ci contre une étendue de 1 à 20 chez les hommes et une médiane de 6 personnes.
Le tableau 15 révèle que la taille modale est de 5 personnes (soit 15,9% de cas observé). On constate ainsi que près de ¾ (74, 8%) des ménages ont une taille comprise entre 3 et 8 personnes. En outre, les ménages comptant plus de 11 têtes représentent seulement 3,5% de cas contre 5,6% pour les ménages comptant 1 seul individu. Sur le plan spatial, c’est dans le quartier Moungo River qu’on rencontre en moyenne plus d’individus le ménage, soit 6,62 personnes, suivi de Mpondo (6,55).
Migration et mobilité résidentielle du chef de ménage
L’enquête ménage organisée en vue de l’élaboration du plan d’occupation des sols dans la ville de Loum a permis de recueillir quelques informations sur le mouvement migratoire et la mobilité résidentielle.
Migration
La Migration est un déplacement entraînant un transfert de résidence d’un lieu dit d’origine à un autre. Par rapport au lieu de référence, une immigration est une arrivée et une émigration est un départ. Dans le cadre de cette analyse, nous ne pouvons que capter la migration durée de vie, c’est-à-dire celle dont le lieu d’origine ou de naissance est différent du lieu de résidence actuelle, et on ne peut s’en tenir qu’aux immigrations.
Sur la base des informations fournies par les 601 ménages ayant renseigné la question, Loum connait dans l’ensemble une très forte immigration inter-régionale. En effet, à peu-près 7 chefs de ménage résidents dans cette ville sur 10 sont originaires d’une région autre que celle du Littoral (Cf. Tableau 11).
De manière plus détaillée, ces immigrants sont originaires, du Nord (5,5%), de l’Ouest (44,1%), du Sud (0,7%), de l’Est (0,7%), de l’Adamaoua (0,5%), du Nord-Ouest (8,5%), du Centre (3,2%) et de l’étranger (0,8%) . on constate ainsi que la majorité des chefs de ménage sont originaires de l’Ouest, supplantant les 30,1% originaires du Littoral.
En outre, sur le plan intra-régional, ou interdépartemental, seuls 30% de chefs de ménage originaire du Littoral sont des immigrants. Ces derniers provenant en majorité de la Sanaga Maritime.
Ces chiffres montrent une assez faible mobilité dans la mesure où le différentiel entre l’effectif des chefs de ménages appartenant à une classe de durée d’installation tant dans la ville que dans le logement n’est pas significativement important (cf. graphique 4). Cependant de façon relative, ce sont les chefs de ménage installés dans la ville depuis 15 à 19 ans qui sont les plus mobiles (51,7%).
En considérant la mobilité résidentielle des 10 dernières années pour les immigrés ou non, seuls 55 chefs de ménages sur les 601 qui ont renseigné la question ont changé au moins une fois leur logement, soit 9,15% de mobilité résidentielle. Cela consolide le constat fait en longue durée.
Les variables saisissant l’aspect socio-culturel dans le cadre de notre enquête sont le niveau d’instruction, la religion et la nationalité.
Nationalité et groupe ethnique du chef de ménage
En ce qui concerne la nationalité et les groupes ethniques des chefs de ménage présents dans la ville de Loum, ils sont en majorité camerounais (98,4%, soit 848), les nigérians y sont présents à 0,5% ( soit 4 chefs de ménage) des chefs de ménages, pour ceux qui restent on a 0,1% (soit 1 chef) qui sont originaires des pays de la CEMAC et 0,7% (6 chefs) des autres pays d’Afrique et 0,3% (soit 3 chefs) venant des pays non africains. Les ethnies camerounaises dans la zone sont en majorité de l’ouest (44,1%). La zone de Loum est donc à forte coloration Bamiléké et les Nigérians représentent la nationalité étrangère la plus observée.
Religion du chef de ménage
L’analyse de la religion du chef de ménage permet de constater que presque tous les chefs de ménages sont chrétiens (89,2% sur 850). La ventilation exacte de ces chefs de ménage est la suivante : catholiques (50,8%), les protestants (34,9%), les adventistes (0,8%) et les autres chrétiens (2,7%), les musulmans (5,2%) et les animistes/traditionnels (1,4%) représentés minoritairement dans cette ville, les sans religions (2,2%) et les autres religions (1,9%).
En intégrant le sexe dans l’analyse, les catholiques dominent tant chez les hommes (51,9%) que chez les femmes (47,6%). Les animistes sont presque inexistants chez les femmes, soit 1 seule adepte.
Niveau d’instruction du chef de ménage
Le niveau d’instruction présente des fluctuations perceptibles. Ainsi, on constate jusqu’à 13,6% des chefs de ménage sont sans niveau, 3,5% ont au moins fait l’école coranique, 29,3% sont de niveau primaire, 46,5% sont de niveau secondaire (général et technique), 6,4% sont de niveau supérieur et 0,7% sont de niveau autre que ceux cités.
En croisant le sexe niveau d’instruction des chefs de ménage, on constate qu’à tous les niveaux en moyenne, les femmes sont moins instruites que les hommes. Parmi les femmes, 20,3% sont sans niveau, tandis-que chez les hommes, il est de 11,3%. En outre, 61,8% de femmes ont au plus le niveau primaire, pendant que ce taux est de 40,3% chez les hommes.