LOCALISATION DE LA COMMUNE
CARTE LOCALISATION DE LA COMMUNE PAR RAPPORT AU CHEF-LIEU DE DEPARTEMENT ET AUCAMEROUN
Présentation de la commune
Situé au centre du département du Moungo dans la région du littoral, le centre ville de Loum est relié à la capitale régionale (Douala) et départementale (Moungo) par la route Nationale N°5 (N5) bitumée de 74 Km et 33Km respectivement. De ce centre ville transite aussi la route régionale N°16 (R16) qui relie Yabassi à Kumba. Ces deux importants axes se croisent au carrefour Tombel faisant de la ville de Loum une ville Cosmopolite. Avec la fermeture de la ligne de chemin de fer Banga- Nkongsamba au début des années 1990, la route reste actuellement le seul moyen d’interconnexion avec les localités voisines mais, si n’eût été l’état de ces routes, la position de Loum serait un très grand atout.
En effet, la commune de Loum est située à la limite non seulement des deux régions mais aussi et surtout la partie anglophone et francophone du Cameroun.Les coordonnées de cette ville sont 4°71 Nord et le 09°72 Est. Cette commune est limitrophe au Nord par les arrondissements de Manjo (par NLOHE) et d’EBONE, au sud et à l’Est par les arrondissements de Penja-Njombé (par Njombe) et Yabassi (par Solé) et à l’Ouest par l’arrondissement de Tombel.
Climat
Les températures, dont la moyenne est de 31 °C par an et de 25.8 °C par an, oscillent entre 21.1 °C et 29. °C pendant les saisons humides, et entre 21.8 °C et 31.1 °C, pendant les saisons sèches. Janvier est le mois le plus chaud avec 31 °C. Au sommet du Mont Koupe, la température moyenne mensuelle est approximativement de 12 °C. Le graphique ci-dessous montre les oscillations de températures dans la commune de Loum à différents moments de l’année. L’amplitude thermique moyenne est élevée (2.7 °C par an).
Sols
Se sont de bons sols de cultures vivrières, de bananerais, de pastèques et tubercules. Ils présentent aussi un intérêt à la constructibilité à cause de la prédominance de pentes faibles. Cependant, ceux-ci se trouvent malheureusement sur des accidents tectoniques importants et nécessitent de ce fait de nombreuses études géotechniques avant toute exploitation à des fins de constructions.
Relief
Située dans la zone dite de « relief intermédiaire » du sud-ouest du Cameroun, la commune de Loum est une plaine marquée dans sa partie orientale de plateaux de pieds monts de faibles altitudes (300m en moyenne) contrastés par de larges vallées à l’intérieur desquelles coulent la Dibonbé et ses affluents. Elle est dominée au Nord de sa partie australe par le mont Koupé (1040 M d’altitude). Ces variations topographiques permettent de la subdiviser à partie de la carte topographique sur 1/20 000 en trois unités géomorphologiques de la façon suivante :
Une unité de base dont les altitudes sont comprises entre 140 m et 270 m, ses pentes varient entre 0 et 5%. Elle est fortement concentrée au centre-ville (partie Nord, centre et le Sud de la commune y compris la ville), c’est une zone plate, elle n’est affectée par aucun accident topographique majeurs en dehors de quelques collines de formes et de tailles variables et quelques petites vallées pour la plupart encaissées qui se distinguent par endroits. Elle est favorable à l’urbanisation et au développement des activités agricoles et piscicoles. Mais, elle est aussi soumise aux risques d’inondation.
Une unité moyenne dispersée par ilots dans la zone Est et Nord- Est qui va des proximités de la ville jusqu’à la limite avec la commune d’EBONE, à l’Est de la commune de Loum. Ses altitudes vont de 270 m à 340m, ses pentes sont comprises entre 5 et 10 % ;
Une unité haute dominée par le Mont Koupé qui se localise dans les parties Nord-Ouest, Ouest et Sud-ouest de la commune. Ses altitudes sont comprises entre 340 m et 1040 m et ses pentes sont supérieures à 10%.
Hydrographie
La commune de Loum se trouve dans le bassin du littoral camerounais (11 700 Km2) et précisément dans le sous bassin du Nkam, qui fait 2 275 Km2, pour un périmètre de 205 Km. Elle est drainée par deux principaux cours d’eau qui sont par ordre d’importance la Dibombé et le Mbété.
Aires protégées
La commune abrite la réserve forestières de Loum créée par arrêté N° 162 du 12-06- 1932, elle est située sur la latitude 04 °43 59 et la longitude 9 °43. La superficie à la création est de 1100 Ha. Cependant, on assiste à une présence d’exploitations paysannes accrues dans la réserve due sans doute à la forte pression sur les terres. Plus de 310 Ha sont actuellement exploités pour l’agriculture (vivrière, cacaoyères). Avec un sol riche, (présence de cendres volcaniques), et une flore riche et diversifiée, l’un des objectifs de la réserve est de régénérer les essences locales (Bubinga, Moabi, Framiré). La question de la réserve reste une équation difficile à résoudre depuis la dissolution de l’ONADEF (office national de développement des forêts). Pour l’instant, aucun plan de gestion de la réserve n’est clairement défini.
Ressources naturelles
La commune est dotée d’un potentiel minier qui reste cependant sous exploité. On retrouve en effet 02 carrières de pouzzolane une sur la route Bakossi à la frontière avec Tombel et une autre plus dense inexploitée à Loum km 99une carrière de pierre à Boneko (l’exploitation de ces carrières est encore traditionnelle). 03 carrières de sable (BonaOllo, Ngondo, Bonalébé, Balondo, Bonadam Babong), une carrière de latérite à Balondo, des cours d’eau remplis de sable et de pierre.
Néanmoins, il faut noter que l’accès à certaines de ces carrières reste très difficile à cause du mauvais état des routes existantes (Babong) et au manque de voie d’accès pour d’autres. Le tiers de la superficie communale est couverte par la forêt, le bois est disponible et abondant.
Flore
Partie intégrante de la forêt dense ombrophile et hémi-ombrophile enrichie en légumineuses, la commune de Loum est dominée par la forêt secondaire humide de basse altitude caractérisée par l’abondance de Lophira Alata, Casseglotis Gabonensis et le Cynometra Hankei. Elle est ouverte par des plantations de cacaoyers, de palmier à huile, d’arbres fruitiers, de cultures vivrières, de plantations industrielles de bananier etc. ses caractéristiques principales sont résumées dans le tableau suivant:
Faune
Avec le recul de la forêt on a assiste à une disparition progressive de la faune. La faune regorge de Reptiles (Varans, Serpents, lézard, magouillards), Petits rongeurs (Rats des champs, rats palmistes, écureuils) Aulacodes (Hérissons, Porc- épics) Phacochère Grenouilles goliath, Pangolins, Singes, Biches, Antilopes, Lièvres. L’exploitation de la forêt, avec le bruit de la tronçonneuse les éloigne des villages vers les profondeurs de la forêt. Même si on en attrape régulièrement, ces animaux se font de plus en plus rares et sont destinés à la consommation. Ces animaux ne font pas vraiment l’objet d’une chasse particulière ; les habitants des villages les retrouvent de temps en temps dans leurs champs et près des zones d’habitation. Ils en profitent pour les capturer. Les animaux ont tendance à être rares pendant la saison des pluies on les retrouve plus en saison sèche.
Milieu humain
La population du Loum se distingue par son caractère très cosmopolite. Elle est le résultat d’une concentration de plusieurs groupes ethniques autochtones, immigrés ou allogènes.
Les ethnies autochtones
Sont considérés comme autochtones, les premiers occupants à la date de la colonisation allemande. Ils sont communément appelés les « Mbos », et représentent à peu près 16 % de la population.
On distingue :
– lesBAFOUN installés au centre de l’unité administrative de Loum et se retrouve aussi dans l’arrondissement de Njombe
Penja
– lesBONKENG dans les villages Bona Oh, Bonambomé, BonaOllo et Njombe, Bonalébé – lesBABONG limitrophes avec les
Yabassi
Ces populations ou ethnies sont administrées traditionnellement par des chefferies traditionnelles. Une chefferie de 1er degré pour le Canton Bonkeng résident à Njombé Penja et d’une chefferie de 2ème degré pour le Canton Babong. Ces chefs sont secondés par les chefferies de 3ème degré dans les villages.
Les ethnies immigrées
La population allogène ou immigrée se retrouve sur l’ensemble de la commune. Par ordre d’importance, on retrouve :
– Les bamilékés : Très entreprenants et dynamiques, ils constituent la forte majorité des populations immigrées ; environ
80 %. Cette forte expansion des Bamiléké résulterait principalement de l’attrait procuré par la fertilité du sol d’une part, et
d’autre part la situation de Loum (Zone de transit entre la grande métropole Douala et les villes de l’Ouest).
– Les nordistes (PEULS, HAOUSSA) : Très islamisés,
– Les BETIS.
Outre ces trois ethnies qui sont les plus importantes, on trouve également les BASSA, les BAMOUN, les BAFIA, et les YABASSI. La communauté étrangère, non négligeable est essentiellement composée de Nigérians. Pour ce qui est des relations inter ethniques, elles sont pacifiques et il n’existe aucun conflit.
Populations vulnérables
On retrouve dans la commune plusieurs types de population vulnérables : les vieillards, les handicapés, les orphelins. On ne retrouve cependant pas les enfants de la rue, parce que nous sommes dans une zone où la cohésion sociale et le communautarisme sont encore présents. C’est cette cohésion qui permet encore la prise en charge des vieillards et des orphelins au niveau familial.
La religion
La religion locale est dominée par le christianisme, toutes tendances confondues, avec une forte présence de la tendance de l’Eglise Evangélique du Cameroun. L’islam est représenté par une très petite minorité.
Les partisans de toutes ces religions vivent en harmonie et dans une tolérance permanente. Ces institutions religieuses sont des maillons clés de la mobilisation et de l’éducation des masses.
Habitat
L’habitat dans la commune est disposé différemment selon qu’on se trouve en zone rurale ou en zone urbaine. En zone urbaine notamment il est concentré tandis qu’en zone rurale il est disposé de manière dispersée. On rencontre donc par endroit les zones de fortes concentrations de maisons d’habitation (zone urbaine) et sur d’autres des zones complètement inhabitées (zone rurale). Sur l’étendue du territoire de la commune les maisons sont à 70% construites en planches « crabotes », recouvert de tôles ondulées sur une charpente en bois. Les cuisines et les toilettes sont généralement externes aux domiciles. Parfois, ces toilettes sont quasiment absentes et les populations ont recours à la défécation à l’air libre, ou ont recours aux rivières et marigots.
On pourrait cependant dire que l’accès à un logement décent reste une difficulté pour les populations de la commune de Loum à cause de tout le confort qui fait défaut : électricité, eau, latrines modernes, système d’assainissement etc.
Système foncier
Dans la commune, on acquiert la terre par héritage, par don ou par achat. Les terres appartiennent aux familles et leurs descendants. Chacun est propriétaire dès que les droits d’acquisition lui sont reconnus. Les terres sont utilisées pour les constructions et pour les travaux champêtres.
Mobilité de la population
La mobilité de la population urbaine de Loum est assez complexe tant les destinations et les raisons des déplacements sont multiples et variées. Loum est une commune avec très peu de services déconcentrés, avec des hôpitaux très peu équipés en matériels et en ressources humaines hautement qualifié, avec un nombre réduit d’espace de divertissement et surtout caractérisée par une quasi inexistence de structures dans le domaine de l’enseignement supérieur. Les raisons les plus explicatives des déplacements sont donc dans ce cas, entre autres, celles liées au commerce, aux besoins de santé, au rapprochement avec la famille, aux questions administratives, aux études, aux loisirs et au tourisme et aux besoins de terres pour l’agriculture.
Nkongsamba et Yaoundé sont les destinations les plus sollicitées pour les questions administratives. Les populations de Loum s’y rendent pour le dépôt de certains documents administratifs chez les départementaux et pour faire le suivi de certains de leurs dossiers ou encore pour des questions précises.
Douala, capitale économique du Cameroun, est pour Loum la principale destination pour le ravitaillement des commerçants de Loum qui y effectuent des allers et retour très réguliers (voir plusieurs par semaine).
La population de Loum est en grande partie originaire de la région de l’Ouest. Des déplacements réguliers y sont donc effectués pour des réunions de famille, pour des visites familiales, pour des deuils et pour diverses cérémonies (traditionnelles, coutumière). Banganté, Bafang, Bangou sont parmi les villages les plus concernés par cette réalité.
A Loum, on dénombre un nombre important de centres de santé. L’hôpital de district de Loum est de tous ces centres le plus grand et le plus équipé. Cependant, la faible fourniture en équipements de pointe et en ressources humaines hautement qualifiées sont à déplorer. C’est ce qui explique les nombreux déplacements vers les villes telles que Nkongsamba, Yaoundé et Douala sont les plus sollicitées. Les populations se déplacent à la recherche de meilleurs soins de santé.
Tabacco et Mabombé sont parmi les zones les plus sollicitées pour l’agriculture. Douala, avec son fort potentiel touristiques et ses nombreux points de loisirs exerce une très forte attractivité sur les populations de Loum et particulièrement sur les jeunes
Présentation des caractéristiques de la population selon le milieu de résidence
Tableau 1 : répartition de la population dans la Commune de Loum
Sexe | URBAIN | RURAL | ENSEMBLE | ||||||
2014 | 2015 | 2016 | 2014 | 2015 | 2016 | 2014 | 2015 | 2016 | |
Masculin | 23078 | 23568 | 24059 | 1423 | 1453 | 1483 | 24502 | 25022 | 25542 |
Féminin | 24118 | 24630 | 25142 | 1305 | 1333 | 1361 | 25423 | 25963 | 26503 |
Ensemble Sexe ratio | 47196 | 48198 | 49201 | 2728 | 2786 | 2844 | 49925 | 50985 | 52045 |
97,7 | 109,1 | 96,4 |
Source : adapté du POS de Loum, 2016
De façon générale les femmes sont plus nombreuses que les hommes dans la commune de Loum. Cependant le plus frappant est de noter que l’essentiel de la population est concentré dans le centre urbain à plus de 90%.
Il ressort de ce tableau que les quartiers Ngodi 2, Ngodi 3, Manengwassa 1 et Kombi 3 sont les plus peuplés. Les quartiers Mpondo, Rail (Bonabela), Bonambome et Bona Oh sont les moins peuplés. Le quartier Bona Ollo qui est inclus dans l’espace urbain ne comporte pas de populations. Il n’est constitué que des plantations des particuliers. Ceci peut s’expliquer par la position de ces derniers quartiers qui sont péri urbains et assimilables à des villages.
Tableau 2: répartition des populations par tranche d’âge
URBAINE | RURALE | ENSEMBLE | ||||
2015 | 2016 | 2015 | 2016 | 2015 | 2016 | |
Population de moins de 15 ans | ||||||
Masculin | 9439 | 9635 | 502 | 512 | 9941 | 10147 |
Féminin | 9061 | 9249 | 448 | 457 | 9509 | 9706 |
Ensemble | 18500 | 18884 | 950 | 969 | 19450 | 19853 |
Poids démographique | 38,4 | 39,2 | 34,1 | 34,8 | 38,1 | 38,9 |
Population d’âge actif (15 à 59 ans) | ||||||
Masculin | 12654 | 12917 | 820 | 837 | 13475 | 13755 |
Féminin | 13349 | 13627 | 729 | 744 | 14078 | 14371 |
Ensemble | 26003 | 26544 | 1550 | 1581 | 27553 | 28125 |
Poids démographique | 53,9 | 55 | 55,6 | 56,7 | 54,0 | 55,1 |
Personnes du 3ème âge (60 à 79 ans) | ||||||
Masculin | 1308 | 1335 | 113 | 115 | 1421 | 1450 |
Féminin | 2025 | 2067 | 139 | 142 | 2164 | 2209 |
Ensemble | 3333 | 3402 | 252 | 257 | 3585 | 3659 |
Poids démographique | 6,9 | 7 | 9,6 | 9,8 | 7,0 | 7,1 |
Personnes du 4eâge (80 et +) | ||||||
Masculin | 167 | 170 | 18 | 18 | 185 | 188 |
Féminin | 195 | 199 | 17 | 17 | 212 | 216 |
Ensemble | 362 | 369 | 35 | 35 | 397 | 404 |
Poids démographique | 0,8 | 0,8 | 1,2 | 1,2 | 0,8 | 0,8 |
Rapport de dépendance (nombres inactifs pour 100 actifs) | 85,4 | 87,2 | 79,8 | 81,4 | 85,0 | 86,7 |
Sources : adapté du POS, 2016 (Estimation sur la base des chiffres du BUCREP, 2005, avec pour taux d’accroissement 2,08 %/an)
Il ressort de ce tableau que la population de Loum est majoritairement constituée de jeunes. Ceci traduit l’existence d’un fort potentiel en matière de main d’œuvre pour les activités socio-économiques.
La prise en compte de la démographie dans l’actualisation du plan communal de la ville de Loum est nécessaire pour apprécier le développement socio-économique et infrastructurel de la localité étudiée. Afin d’appréhender la situation démographique de Loum, nous avons des données secondaires issues du BUCREP et sources diverses. Le taux de 2,8 sera appliqué aux résultats du dernier recensement et aux données recueillis du Plan d’occupation du sol de la ville de Loum.
Historique du peuplement de la commune
Les Bafun se sont entre temps déplacés du pied du mont Koupé pour s’installer à quelques kilomètres de là c’est-à-dire à Manengwassa, Babong, Bonalébé, Mabombé et Bonkeng. Toutefois, les Bafun constituent aujourd’hui une minorité après les arrivées successives des Bonkeng en 1900 et par la suite des Bamiléké qui se sont installés pendant la construction de la ligne de chemin de fer en 1950 et du développement des plantations de caféiers et de cacaoyers. Le développement des plantations industrielles de bananiers et d’ananeraies a contribué davantage à attirer les autres ethnies dans la ville de Loum. En effet en 1950, on assiste à la création d’une société de bananeraie par un Libanais nommé Emile NASSIF, ce qui attire plusieurs populations dans la ville de Loum et aujourd’hui un des quartiers porte le nom ‘’Nassif’’.
L’actuelle Ville de Loum a auparavant été un poste administratif relevant du chef de la subdivision de MBANGA. Elle a été créée par le Décret présidentiel N° 2028 du 07 Juin 1955. L’espace communal regroupait Loum, Njombé et Penja. Loum connait un développement prononcé à partir de l’époque coloniale allemande, c’est à dire dès la fin du 19ème siècle. Sa position géographique fait d’elle une ville carrefour, frontalière des Départements du Nkam (Yabassi) dans le Littoral et du Koupé Manengouba (Tombel) dans le Sud-Ouest anglophone du Cameroun, d’où son caractère cosmopolite.
En 1955 la Commune a été divisée par le Décret Présidentiel N°2028 du 07 Juin 1955 créant la Commune de Njombé-Penja et par le même fait séparant les espaces de Njombé et Penja de la Commune de Loum. En 1962, on a eu la création de la première Nationale N°5 par la société RAZEL FER avec pour effets l’installation de plusieurs stations-services dans la ville, le développement des emplois et la facilitation du flux de personnes et des biens.
Le passage de la nationale N° 5 n’a pas eu que des effets positifs comme l’extension de la ville avec la création de nouveaux quartiers, de nouvelles plantations vers Tombel, de nouveaux sites d’écoulement de marchandises mais aussi des effets négatifs dans la mesure où le passage sur la périphérie a énormément handicapé les activités du centre ville.
L’installation de l’entreprise agro industrielle Organisation Camerounaise de la Banane (OCB) en 1967 devenu aujourd’hui Plantations du Haut Penja (PHP) après être devenu Société des Bananeraies de la Mbomé (SBM) suite à sa privatisation en 1991 a beaucoup contribué à l’urbanisation de Loum. Le besoin croissant d’ouvriers dans les plantations qu’elle a créées a été à l’origine de flux migratoires importants en direction de l’arrondissement. L’urbanisation a été favorisée directement ou indirectement par ces agro industries, à travers la construction d’écoles publiques, de centres de santé, l’installation du réseau d’adduction d’eau potable et de l’électricité.
En 1969, le premier schéma directeur de la ville de Loum est conçu et ainsi le développement de la ville est planifié
En 1977, on a la déviation de la Nationale N°5 du Centre-ville au quartier indépendance vers le quartier Manengwassa 1 qui améliore l’urbanisation de la ville avec cependant l’arrêt de plusieurs activités économiques en cours au centre ville et perte de plusieurs emplois. En 1985, on a la fermeture de la ligne de chemin de fer Mbanga-Nkongsamba. Ceci a stoppé le processus d’urbanisation de Loum autour du quartier Dimithé et la perte de certaines activités économiques.
En 1990, on vit la crise économique avec la fermeture progressive des usines à café et la montée du chômage dans la ville. Cependant, Loum devient le grenier de la Région du Littoral avec la diversification accrue des cultures pour compenser la perte causée par la chute du café.
En 1991, on assiste à la privatisation de l’OCB qui devient la Société de Bananeraie de la Mbomé (SBM). Ceci s’accompagne par la perte des emplois (environ 40%), la baisse des salaires des employés avec réduction du niveau de vie et du pouvoir d’achat des populations. Depuis 2004 on a l’installation de la PHP qui a remplacé la SBM.
Vingt deux (23) administrateurs ont été à la tête de la Commune jusqu’à ce jour dont 4 chefs de postes, 4 chefs de districts et 15 Sous-préfets
Carte 2: Répartition spatial
Milieu socio-économique
L’économie de la population de Loum est essentiellement agricole.la dynamique économique structurée autour du secteur agricole est auto-entretenue par les potentialités du site naturel (fertilité, climat, topographie etc.) ; la position stratégique (proximité) de la commune par rapport à la capitale économique et principale porte d’entrée et de sortie du Cameroun, la position carrefour (croisement entre la N°5 et la R°16) et les facilité d’échanges avec les autres métropoles qu’offre la N°5.cette économie locale est intravertie. La dégradation exagérée, la vétusté, la très faible dotation en infrastructures fonctionnelles semble visiblement être le principal frein à la croissance économique et à l’émergence territoriale. L’analyse par secteurs d’activités économiques nous permet de voir de plus près la structure, la contribution de chaque poste.
Le secteur primaire
Le secteur primaire regroupe les activités liées à l’exploitation des ressources naturelles (agriculture, sylviculture, pêche et activités minières). Tous ces sous-secteurs sont plus ou moins développés dans cette localité. Étant au cœur du pôle de production agricole du Moungo, l’agriculture constitue l’essentiel du secteur primaire.
Les activités agricoles
L’agriculture dans la ville de Loum est diversifiée, semi-intensive bien qu’en grande partie artisanale. L’amélioration des techniques culturales est ici assez avancée que dans bon nombre de zones agricoles du Cameroun.
On dénombre une multitude de cultures, au moins 64 types selon le délégué départemental du MINADER. Les principale s cultures sont : le cacao, le palmier à huile, la banane plantain, poivre blanc, les ananas, les papayes solo, le kolatier, le macabo taro.
Sylviculture
Le tiers de l’espace communal est occupé par la forêt cependant l’exploitation clandestine du bois, pratiquée de manière anarchique est une menace sérieuse pour la préservation du couvert végétal. Aucun suivi n’est fait, aucune règlementation n’est appliquée sur l’entretien et les coupes des arbres. Les arbres fruitiers tels que les manguiers sauvages, les kolatiers (kola conventionnelle et « bitter kola ») ou des noisetiers sont entretenus et plantés. La sylviculture n’est donc pas une activité pratiquée au sens économique. Pourtant la commune gagnerait à investir dans ce secteur puisqu’il ya d’importantes parcelles de terres inoccupées sur le territoire.
Élevage, pêche et industrie animale
En matière d’élevage, les populations de Loum pratiquent quotidiennement de l’élevage traditionnel et quelques personnes pratiquent l’élevage homologué (porcine, ovine, caprine canard, oie, caille, lapin, volaille, aulacode). Comme l’agriculture, l’élevage connaît un problème de faible maîtrise des techniques d’élevage et de coûts élevés des intrants. La structure d’encadrement est également peu présente sur le terrain. Une des contraintes majeures est l’énergie électrique qui est peu étendue sur le territoire de la commune, ce qui freine la pratique d’un élevage moderne.
Pour ce qui est de la pêche, il existe une pêche de subsistance à travers les rivières et ruisseaux qui parcourent la commune. Le centre d’alevinage construit en attente de l’approvisionnement en eau permettra de booster le secteur de la pêche.
Exploitation forestière
L’activité d’exploitation forestière dans la commune de Loum se fait sous toutes ces formes. Dans le domaine forestier permanent (DFP) et domaine forestier non permanent (DFNP) mais aussi abusivement l’unique zone écologique de la commune.
La forêt constitue le tiers de l’espace commune selon un article du bureau national du « communes et villes unies du Cameroun (CVUC) » publié sur la commune de Loum en 2015. Les principaux problèmes de l’exploitation forestière
– L’urbanisation galopante;
– La rareté de plus en plus accrue des terres cultivables ;
– L’exploitation abusive sans souci de pérennité de la réserve écologique de Loum ; – L’accroissement de l’exploitation
clandestine du bois ;
– L’insuffisance de promotion des PFNL commerciales ;
– Faible accessibilité dans la zone affectée à l’exploitation forestière ;
– La proximité des limites des UFA avec les villages qui semblent n’avoir pas tenu compte des besoins en espace des
communautés et des collectivités décentralisées.
– Le bois de la transformation industrielle est exclusivement destiné à l’exportation au détriment du marché intérieur.
L’exploitation minière
L’exploitation minière consiste en l’extraction des minéraux, des terres rares et des métaux.
Dans le contexte de Loum, elle se limite aux produits de carrières : carrières de Pouzzolane, de pierres etc.
– Les problèmes de l’exploitation minière
– L’exploitation minière à Loum souffre principalement des problèmes suivants : – Faible niveau d’exploitation dû à la faible
demande du secteur des BTP ;
– Faible capacité financière des exploitants qui y sont engagés ;
– Main d’œuvre locale non qualifiée
– Mauvaise accessibilité aux carrières
Commerce
A cause du mauvais état des routes qui mènent dans les villages les activités de
commerce sont concentrées dans l’espace urbain qui possède cinq marchés. Ces marchés permettent l’approvisionnement en besoin de première nécessité, en intrant agricole et l’écoulement des produits agricoles et d’élevages.
Loum étant une zone à dominance agricole, les activités de commerce y sont pratiquées Tombel avec une importance particulière.
Le secteur secondaire
Le secteur secondaire regroupe les activités liées à la transformation des matières premières issues du secteur primaire. On distingue le secondaire artisanal et le secondaire industriel. L’artisanat regroupe l’essentiel de production du secteur secondaire à Loum.
– La production de l’huile de palme
Elle constitue la plus importante activité de transformation agro-alimentaire artisanale à Loum. Elle évolue progressivement vers une transformation semi industrielle du fait qu’elle utilise des machines à presser après la cuisson des noix de palmes issu des plantations.
– La transformation du bois, métaux, cuire et peau, pierre.
Les activités les plus en vue dans cette filière pour la commune sont : Les métiers de bois, la menuiserie métallique.
Les menuiseries métalliques de la ville opèrent dans des cadres dégradés, souvent à l’air libre et utilisent généralement des objets métalliques de récupération. A Loum, elles sont localisées le long des principaux axes de la ville. Une dizaine en est recensée.
Les métiers de traitement du bois se résument ici à la menuiserie. Les menuisiers artisans procèdent à la transformation préalable du bois dans les unités semi industrielles avant d’arriver à la finition par la main. Il existe près d’une trentaine, localisée de manière disparate dans le centre Urbain.
– Artisanat
L’artisanat est encore pratiqué de manière rudimentaire dans la Commune. Les activités artisanales sont très peu nombreuses. L’artisanat est dominé par la sculpture sur bois avec la fabrication des objets usuels (mortier, pilon, manche de houes etc.), des masques. Il est aussi dominé par l’art du Bambou et l’utilisation des fibres pour la fabrication des paniers, des tabourets, du plafond. On note aussi toujours en nombre très restreint, des fabricants des nattes en raphia et des personnes pratiquant le tricotage.
– La production de l’eau et de l’énergie
La distribution de l’eau et de l’énergie sont respectivement assurées par la CDE et par l’entreprise ENEO.
Si les activités de la CDE s’effectuent dans un cadre très délabré avec en permanence un agent au bureau et quelques techniciens qui se battent avec les moyens de bord très limités. ENEO, par contre est assez structuré et organisé, doté d’une logistique et d’un personnel conséquent. Néanmoins, le niveau de fourniture en énergie électrique et en eau potable reste très faible et insuffisante.
Les principaux problèmes du secteur secondaire sont :
– La faible organisation et structuration des activités ;
– Le mauvais des routes
– L’absence de zones industrielles ;
– Le manque de moyens ;
– La faible capacité des autorités locales à développer une politique de promotion de l’activité industrielle;
– Le manque de collaboration entre les opérateurs et les organismes d’appuis technique et financiers ;
– Le rationnement (délestage) exagéré du réseau électrique et hydraulique;
– Faible accessibilité due à la mauvaise qualité des équipements d’infrastructures etc.
Le secteur tertiaire
Le secteur tertiaire regroupe toutes les activités économiques qui ne sont ni du secteur primaire ni du secteur secondaire. Il s’agit du service rendu à la population et du commerce.
On distinguera le tertiaire public et le tertiaire privé.
– Le tertiaire public
Le service public est le type d’activité du secteur tertiaire assurant les services relevant du pouvoir régalien de l’Etat à but non lucratif. Ce service peut être assuré directement par les services centraux, déconcentrés ou décentralisés de l’Etat ou indirectement par voie de concession par les partenaires privés.il s’agit principalement des services relevant de la défense nationale, de la sécurité publique, de l’éducation nationale, de la santé publique, de la télécommunication, de l’eau, de l’énergie, etc. tous ces services de la catégorie des arrondissement sont valablement représentés dans la commune de Loum. Leur analyse en tant qu’activité économique est pertinente au niveau de la masse d’emplois offerte et la rémunération des personnes impliquées qui participent au développement économique et social des individus de la localité.
– Le marché
La commune de Loum comprend 05 marchés en zone Urbaines et 03 marchés en zone Rurales. Les marchés permettent surtout l’approvisionnement en besoins de première nécessité, en intrants agricoles et l’écoulement des produits agricoles et d’élevage. Chacun de ces marchés à ses jours officiels : Le Mercredi et le samedi pour le marché central, le Jeudi pour le marché mondial, le Dimanche pour le marché de Loum chantier gare et le Samedi pour le marché Loum chantier Cie. Le marché de bonkeng est le lieu d’échange entre les grossistes et les planteurs. En zone rurale on a le marché de Bonadam Babong, Bonalébé, et Salaka.
– Les prestations privées
Le transport.
En termes d’activité économique, le transport routier concerne 2 sous-groupes : le transport en commun intra urbain et interurbain.
Le transport en commun intra urbain est assuré exclusivement par les motos taxis. Ils permettent aux populations de rallier tous les coins et recoins de la commune de Loum. Les tarifs varient entre 100 et 500 F CFA tant en journée que dans la nuit. La cherté du coût de transport ici est liée à l’aspect impraticable de la grande partie du réseau routier urbain. La commune de Loum compte plus de 1000 motos taxis. C’est le plus gros gisement d’emplois après l’agriculture et le commerce dans cette commune.
– Les bars – restauration
Le restaurant au sens de la norme internationale n’existe pas à Loum. Mais, quelques unités économiques
en majorité informelles assurent dans la ville cette fonction de restauration qu’on peut regrouper en 2 catégories :
les grandes et les petites.
– Les services de la télécommunication
Le service de la télécommunication est assuré par les quatre opérateurs installés sur le triangle national. Les parts du marché varient selon que l’on soit dans le domaine de la téléphonie fixe ou de la téléphonie mobile ou encore du domaine du service internet.
Il faut signaler qu’en matière de téléphonie fixe, aucun opérateurs n’offrent ses services actuellement dans cette localité pourtant, c’était un service offert par CAMTEL dans les années 1990.
Par contre, au niveau de la connexion internet, l’enquête auprès des cybers café et opérateurs des transferts d’argent montre qu’Orange et MTN sont les principaux fournisseurs de ce service.
– Les services financiers
Il se résume aux établissements de micro-finances. Aucune banque commerciale n’y est implantée. On peut citer entre autre ACEP-Cameroun (Bureau de liaison) non fonctionnel, la MC2, CAPOCOL (Caisse Populaire de Coopérative de Loum ville), la CECEC (Caisse Epargne et de Crédit pour Entreprenariat au Cameroun), Express Exchange ayant une agence dans la ville, Express Union avec deux agences dans la ville et Emi money. Il faut remarquer qu’en dehors des établissements de micro-finance spécialisés dans les opérations de transfert d’argent ( Express Union, Express Exchange et Emi Money) omniprésents dans la majeur partie des villes du Cameroun, les autres ont pour activité principale le financement des activités agropastorale
– Les autres services privés
– Les garages automobiles et les motocyclistes
Ils doivent leur existence à l’accroissement du commerce automobile et du motocycliste. Dans la ville de Loum, on à plus de 100 fonctionnels, 5 unités appartenant aux anciennes usines à café fermées suite à la crise économique.
– Les stations –services
La commune de Loum dispose de 3 stations-services : BLESSING au carrefour Tombel, CAMOCO située à l’entrée principale de la ville en venant de Douala et TOTAL à la place de l’indépendance. En terme de capacité, d’aménagement, voire du niveau d‘activité la station-service BLESSING avec deux pompes à essence, une boutique et le service de vidange semble être le leader grâce à sa position stratégique (croisement de la N5 et de la R16).
– Les petits métiers
Dans ce sillage nous mettons, les calls-box, les « tournes dos », les pousseurs, les vendeurs ambulants, les braiseuses de poissons, de plantains, de safout « congo-meat », les escargots, les cordonniers, les vendeuses de bâton de manioc, de jus d’oseille « foléré », de fruits, les laveurs de voitures, etc. Ces activités peuvent offrir jusqu’à 300 emplois dans cette commune.